Encore un rapport choc sur la corruption au Maroc ! Akhbar Al Yaoum livre dans son édition de ce mercredi 19 février les détails d'un rapport du Conseil de l'Europe, dont les conclusions ont été partagées avec l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC). Ledit rapport s'inscrit dans le cadre du processus de diagnostic du cadre légal et institutionnel anti-corruption du Maroc, lancé il y a un an à Rabat. Les résultats permettront de mieux cibler les activités dans le domaine de la lutte contre la corruption financées par l'Union européenne et le Conseil de l'Europe.
Une stratégie nationale, et vite !
Le rapport en question enfonce le clou en mettant l’accent sur l’absence de législation et le manque de coordination entre les différents départements concernés pour faire face au phénomène de la corruption. Ses auteurs rappellent un constat amer : Le Maroc n’a pas de stratégie nationale de lutte contre la corruption. Ils recommandent de lever toutes les contraintes qui pèsent notamment sur la Cour des comptes et d’autres institutions. L’objectif étant de leur permettre d’enclencher les démarches judiciaires sans passer par le ministère de la Justice. Le rapport du Conseil de l'Europe réserve une large place à la corruption dans la justice. Parmi les propositions de l'institution européenne, figure la mise en place de nouvelles mesures, telles que la révision et le renforcement de la charte éthique et l'interdiction des cadeaux au profit des juges.
Cette enquête du Conseil de l'Europe intervient après la sortie du dernier classement de Transparency international dans lequel le Maroc a encore perdu des places (91e rang en 2013 contre 88e en 2012). L'antenne marocaine de l'ONG a souligné dans sa dernière sortie publique que l'année 2013 a été l'année de frustration par excellence dans ce domaine. A quand une politique nationale de lutte contre la corruption ?