Magistrat violenté par un Mokhazni à Tanger: l'incident est clos

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Revue de presseKiosque360. Violemment pris à parti par un élément des forces auxiliaires au niveau d'un point de contrôle à Tanger, un substitut du procureur du roi est finalement revenu sur sa plainte. La page est désormais tournée.

Le 19/05/2020 à 23h21

L’incident a fait couler beaucoup d’encre, mais la page est désormais tournée. On s’en souvient, un magistrat, substitut du procureur du roi près le tribunal de première instance à Tanger, avait été violemment interpellé par les forces auxiliaires de la ville lors d’un contrôle dans le quartier Benkirane.

Tout a commencé quand le magistrat en question s'apprêtait à traverser ce point de contrôle pour régler des affaires personnelles. Un agent des Forces auxiliaires l’a alors intercepté et le ton est vite monté. Au point que le vice-procureur a été traité d’«animal» par ledit agent. Furieux, le magistrat a porté plainte et la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre, suscitant l’indignation dans l’opinion publique et sur les réseaux sociaux. 

Mais tout est bien qui finit bien. En effet, selon Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mercredi 20 mai, le magistrat victime de cette agression est revenu sur sa plainte et les charges retenues contre les mis en cause ont été abandonnées.

Le corps des magistrats s’était, entre-temps, soulevé pour dénoncer cette bavure. Lundi dernier, l’Amicale Hassania des magistrats a d'ailleurs affirmé suivre de près les développements de l’affaire. «Suite à l’agression physique et verbale dont a été victime le substitut du procureur du Roi près le tribunal de première instance de Tanger par un élément des forces auxiliaires en violation flagrante de la loi», l’Amicale souligne, dans un communiqué, avoir immédiatement pris contact avec les différentes parties et autorités concernées pour cerner les tenants et aboutissants de cette affaire «inacceptable».

L’Amicale précise que cet incident ne va en aucun cas porter préjudice aux grands efforts nationaux que déploient l’ensemble des autorités et institutions pour préserver la paix, la santé et la sécurité de tous, ajoutant qu’elle suit de près les développements de l’affaire en totale coordination avec son bureau régional à Tanger, qui était en contact constant avec le magistrat en question. L’Amicale n’a d’ailleurs pas manqué de souligner l’initiative du magistrat «qui a décidé aujourd’hui, de son plein gré, de renoncer à sa plainte dans un cadre qui préserve sa dignité».

Cette initiative personnelle du magistrat renseigne sur les valeurs «sublimes» de la profession et le sens des responsabilités des personnes qui l’exercent, indique la même source, notant que cette initiative, fruit aussi des efforts de plusieurs parties, a eu lieu en présence du président du bureau régional de l’Amicale Hassania à Tanger et de nombre de magistrats.

Réitérant son soutien au substitut du procureur du roi et son attachement aux valeurs de la solidarité responsable qui régit la déontologie de la profession, l’Amicale souligne qu’elle est disposée à prendre toutes les mesures nécessaires à la préservation de la dignité de la famille des magistrats, qui découle de la dignité du pouvoir judiciaire, conclut le communiqué.

Par Khalil Ibrahimi
Le 19/05/2020 à 23h21