L’Inspection générale des finances (IGF) a ouvert une enquête sur la question de l’octroi de certaines études à des bureaux d’études bien déterminés dans, de surcroît, des conditions opaques. En effet, durant ces trois dernières années, rapporte le quotidien Assabah, qui se penche sur ce sujet dans son édition de ce mardi 18 juin, plusieurs études réalisées n’ont, en fin de compte, servi à rien. Elles ont englouti des sommes d’argent importantes pour rester dans les tiroirs des administrations, qui les avaient pourtant recommandées, sans même présenter leurs résultats. Une autre forme de dilapidation de deniers publics, fait remarquer le quotidien.
Bien plus, certaines études ne sont livrées qu’après l’expiration du délai de réalisation du projet auquel elles étaient destinées. De même encore, certaines études ne sont que des «copier-coller» de travaux universitaires, sans aucune mise à jour ou adaptation au secteur concerné. Ces études, précisent les sources du quotidien, touchent à tous les secteurs d’activité, notamment l’enseignement où des marchés ont engagé une enveloppe budgétaire de plus de cinq millions de dirhams.
L'anarchie qui ronge ce domaine serait à l’origine de la création de plusieurs bureaux d’études, ces dernières années. Juste après leur création, ces entités parviennent à obtenir des marchés publics, qui se transforment en rente. Dans ce sillage, même des communes rurales réservent des budgets colossaux à des études. Les sources du quotidien affirment que l’inspection générale des finances a arrêté une liste non exhaustive des études ayant fait l’objet de marchés douteux. Ces études seraient confiées à des bureaux liés d’une manière ou d’une autre à des responsables au sein de l’administration. Ainsi, un rapport serait établi à propos de tous ces dysfonctionnements et sera remis au chef du gouvernement, qui déclenchera les procédures d’enquête et transférera les dossiers à caractère pénal devant les autorités compétentes.