À Marrakech, le quartier Fekhara est en proie à des effondrements récurrents, comme en témoignent ses habitants. La dernière alerte, survenue ce vendredi 27 décembre 2024, a entrainé l’évacuation d’une trentaine de maisons. Les autorités locales ont immédiatement réagi en bouclant le périmètre.
Derrière les murs lézardés et les façades décrépites se cachent des vies brisées par l’angoisse. «Ici, on vit sur une bombe à retardement», confie, la voix tremblante, Hicham Ghazi, un habitant du quartier. Son regard se perd dans les ruelles sombres, hantées par le souvenir des effondrements passés: «On a eu le malheur de construire sur les khettaras (système d’irrigation traditionnel conçu pour extraire l’eau d’un aquifère peu profond et la transporter jusqu’aux zones nécessitant un arrosage, Ndlr). Chaque année, c’est le même cauchemar, des maisons qui s’effondrent, des vies menacées. Et puis, l’oued est juste là, à cinq mètres. Ses eaux, parfois capricieuses, n’arrangent rien. On vit dans la peur constante pour nos familles».
La vétusté des habitations, rongées par les intempéries et les infiltrations d’eau persistantes sont au cœur de ce problème qui n’en finit pas. Abdellah Hallay, un autre habitant, dont le visage porte les marques de l’inquiétude, ajoute: «Même si les constructions étaient solides à l’origine, elles ne résistent plus. Nous essayons de les renforcer, mais les fuites d’eau et l’usure du temps l’emportent».
Une maison dangereusement inclinée dans le quartier de Fekhara à Marrakech. Cette bâtisse, marquée par des fissures et une structure fragilisée, représente une menace directe pour les habitants et passants, forçant les autorités à évacuer plusieurs maisons avoisinantes. (M.Marfouk/Le360)