Les éléments de la gendarmerie royale ont effectué une descente dans un pressoir à olives situé dans le quartier Ennaim à Meknès, dont le propriétaire est soupçonné d’avoir stocké une grande quantité d’huile d’olive dont la qualité serait sujette à caution. Selon une source du quotidien Assabah, les gendarmes ont investi les lieux et saisi près de 16.000 litres d’huile d’olive potentiellement frelatés et prêts à être écoulés sur le marché. La même source indique que le propriétaire du pressoir a été entendu par les gendarmes.
Les autorités compétentes, en coordination avec les services de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), ont procédé au prélèvement d’échantillons de cette huile pour analyse. Sur instructions du parquet, les gendarmes ont mis sous scellés le pressoir et placé un gardien judiciaire sur les lieux en attendant les résultats des analyses et les conclusions de l’enquête judiciaire. Ce cas n’est pas isolé puisqu’en début d’année, les éléments de la police judiciaire ont arrêté huit individus qui détenaient 3.700 litres d’huile d’olive frelatée.
Le quotidien Assabah souligne que les policiers et les gendarmes parviennent souvent à mettre sous les verrous fraudeurs et producteurs véreux qui mélangent huile d’olive, substances étrangères et additifs. Ces derniers recourent à la fraude quand la production d’huile d’olive est insuffisante, comme ce fut le cas l’année dernière et cette année. Les arboriculteurs ne cachent pas leur pessimisme. Ils prévoient une baisse drastique du rendement des oliviers qui pourrait atteindre 80% par rapport à l’année dernière.
La sècheresse, le manque de précipitations, la canicule et le chergui ont causé des dégâts considérables sur les oliviers des principales régions oléicoles du royaume. C’est ce qui explique la flambée du prix du litre d’huile d’olive depuis l’année dernière. Cette hausse commence dès la source dans les hauts lieux de la culture comme Beni Mellal, Taza et El Kelaa des Sraghna où le prix du litre d’huile oscille entre 75 et 80 dirhams. Quand on y ajoute les coûts liés au processus de production et de transport, on s’attend à ce que les prix dépassent les 100 dirhams cette saison dans les autres villes du royaume.