Moudawana: lacunes à rattraper, processus d’adoption, fake news… les explications de l’avocate Salima Faraji

Salima Faraji, avocate au barreau d'Oujda.

Le 07/10/2023 à 13h50

VidéoMilitante, avocate au barreau d’Oujda et ancienne députée (PAM), Salima Faraji démonte les rumeurs qui ont accompagné l’annonce, par le Souverain, du lancement du chantier de la révision du Code de la famille. Éclairage en images.

Salima Faraji, en sa qualité de parlementaire, avant siégé à la Commission permanente de la justice et de la législation à la Chambre des représentants. Elle commence par rappeler que l’année 2004, date de l’adoption de réforme la Moudawana, a été une année décisive. Cette année-là, le Souverain avait décidé de doter le pays d’un Code de la famille moderne et plus équitable et avait chargé une commission spéciale de s’y atteler.

Près de deux décennies après, les mêmes débats sont toujours posés. «Certaines dispositions de la Moudawana n’ont pas été appliquées ou sont devenues caduques au vu des changements qu’a connus la société marocaine», explique l’avocate.

Salima Faraji rappelle que l’esprit de la Moudawana, loin de favoriser la femme au détriment de l’homme, est là pour préserver toute la famille: rendre justice aux femmes, préserver la dignité des hommes et surtout prioriser l’intérêt suprême des enfants.

Notre interlocutrice affirme que certaines dispositions de la Moudawana ont été détournées, comme on l’a vu avec le mariage des mineures, les mariages sans actes officiels, les intérêts de la femme bafoués après les divorces et d’autres points qui n’ont jamais cessé d’être au coeur du débat sociétal au Maroc.

«Le Roi est le garant des droits constitutionnels de tous les Marocains. C’est lui qui arbitre entre les institutions et nous avons d’autres institutions constitutionnelles et partisanes. Le projet de révision de la Moudawana promet d’être d’une meilleure qualité pour dépasser les omissions et les lacunes du Code actuellement en vigueur», espère-t-elle.

La militante a tenu toutefois à rectifier le tir au sujet des rumeurs qui ont fusé de toute part après l’annonce royale, notamment au sujet des biens acquis en commun, de l’héritage ou encore de la garde des enfants…

Elle rappelle que nous n’en sommes encore qu’au début du processus de révision. Le Souverain avait chargé, le mardi 26 septembre, le chef du gouvernement de lancer et de superviser la consultation nationale relative à la révision du Code de la famille.

Un comité de pilotage a ensuite été mis en place pour superviser cette consultation et les conclusions des concertations devront être soumises à l’appréciation du Roi dans un délai de six mois, avant d’entamer la préparation du texte du nouveau Code de la famille qui sera soumis au circuit traditionnel d’adoption.

Par Mohammed Chellay
Le 07/10/2023 à 13h50

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quand on voit que plus de 40 associations féministes demandent des droits supplémentaires aux femmes souvent incompatibles avec nos valeurs, aucune d'elles n'a vraiment parlé de la famille composé de la mère et du père et de l'enfant ou a demandé de chercher les vrais causes des divorces qui ne cessent d'augmenter mais parlent uniquement de l'intérêt de la femme ( votre article en fait référence - parler de l'intérêt de la femme dans un sens unique) en simulant que l'homme est toujours le méchant loup dans l'histoire ...

Sur le net, j'écoute les critiques des citoyens à propos des sorties souvent hasardeuses et non mesurées de quelques responsables politiques ... Or quand une loi n'est pas comprise, elle est rejetée. Donc, il me semble il faudrait faire preuve de beaucoup de pédagogie... En effet, le souverain a fait le maximum d'un point pédagogique. Il dit :"Je ne vais pas autoriser ce que Dieu a autorisé et interdire le contraire". ...

Reveillez-vous ce n’est pas Dieu qu’il l’ai dit c’est les dieux Àbou Malik et Abou Horaira des humains et en plus des hommes du commun des mortelles.

Et si on écarte les élus et on laisse le roi s’en occupait. Beaucoup d.élus parlent de cette Moudawana sans savoir de quoi elle est gonflée. A Sisi Baz.

Et si on laissait tranquille les citoyens de ce pays qui ne veulent pas de cette réforme libérale hormis les féministes de service habituelles ?

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