Nouveau rebondissement dans l’affaire de la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP). La BNPJ vient, en effet, d’ouvrir son enquête sur cette affaire. Cette décision intervient après la saisie du Parquet appelé, il y a quelque temps, à ouvrir une enquête en raison de l’existence de soupçons de dysfonctionnements budgétaires et d’infractions pouvant constituer un délit pénal, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du jeudi 9 janvier.
Ainsi, affirme le journal en citant ses propres sources, les enquêteurs de la BNPJ ont commencé par entendre, mercredi, le président de l’association marocaine de protection des biens publics, qui avait saisi le ministère public sur cette affaire. En se basant notamment sur un rapport du ministère de tutelle, l’association avait relevé, dans sa requête, l’existence d’infractions graves dans la gestion de la Mutuelle.
Le département du Travail et de l’insertion professionnelle avait, en effet, mené un audit global de la gestion et du fonctionnement de la MGPAP, avant de prendre la décision de dissoudre de son Conseil d’administration. L’association, poursuit le quotidien, a relevé, dans sa requête adressée au Parquet, que les intérêts et les droits des adhérents «pourraient être sérieusement affectés par la dilapidation des deniers publics et leur utilisation à des fins personnelles». Le Conseil d’administration de la mutuelle, écrit l’association dans la missive adressée au ministère public, «a été cantonné, quant à lui, au rôle de caisse d’enregistrement, étant donné qu’il se contente de valider des décisions prises ailleurs».
L’association a, en outre, requis du procureur du roi qu’il procède à l’interrogatoire du ministère du Travail et de l’insertion professionnelle, du ministre de l’Economie et des finances, ainsi que du président et des membres du Conseil d’administration de la MGPAP, tout en associant au dossier d’inculpation des audits et autres rapports des missions d’inspection réalisées par les deux ministères. L’association a, de même, sollicité du Parquet de procéder à toutes les expertises financières et comptables qui s’imposent dans pareil cas.
Rappelons que le ministère du Travail et de l’insertion professionnelle et celui de l’Economie et des finances ont décidé par un arrêté conjoint, en octobre dernier, de dissoudre le Conseil d’administration de la MGPAP. Les pouvoirs qui lui sont dévolus ont été confiés à quatre administrateurs provisoires, «suite aux graves irrégularités constatées dans le fonctionnement de cet organisme». Les administrateurs désignés ont également pour charge d’organiser de nouvelles élections dans un délai de trois mois et de veiller au fonctionnement normal de la Mutuelle, tout en assurant la pérennité des prestations aux adhérents et leurs ayants-droit, jusqu’à l’installation de nouvelles structures.