Nouvelles révélations dans l’affaire du pédophile koweïtien

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Revue de presseKiosque360. Les parents de la victime auraient finalement empoché une somme de 950.000 dirhams contre leur silence. Pendant ce temps, le milieu associatif de la ville de Marrakech dénonce l’implication d’un réseau de traite des êtres humains et de proxénétisme.

Le 23/02/2020 à 20h16

L’affaire du pédophile koweïtien qui a abusé d’une adolescente de quinze ans, à Marrakech, vient de connaître des rebondissements spectaculaires. Ainsi, le milieu associatif est entré en lice pour appeler à reprendre l’enquête en tenant compte de nouveaux éléments. La justice ne s’est, en effet, pas intéressée à l’établissement touristique dans lequel a été commis le crime, estime-t-on. D’après l’antenne locale d’une association nationale de défense des droits de l’Homme, citée par le quotidien Al Massae dans son édition du lundi 24 février, il s’agit bel et bien d’un cas d’«aménagement d’espace en lieu de débauche ».

La victime a, en effet, accédé à cet établissement via le coffre d’une voiture et en est repartie en taxi. Ce qui, d’après le quotidien qui cite les responsables de la même association, semble indiquer l’existence d’un réseau de traite des êtres humains et de proxénétisme. Un fait dont la justice, jusque-là, n'a pas tenu compte. Le procès et l'enquête doivent donc être rouverts, suggèrent les responsables de l’association qui affirment avoir saisi, pour cela, le Parquet général près la Cour de la cassation, le président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et le ministère de la Justice.

L’association en question révèle par ailleurs que le jeune koweïtien (24 ans), auteur de ce crime, s’est rendu au Maroc à cinq reprises en 2019, souvent avec des amis. Il a rencontré sa victime (15 ans) en mars de la même année, dans une boite de nuit, et est resté en contact avec elle via les réseaux sociaux. Dans leurs interrogatoires respectifs, la jeune adolescente a affirmé avoir été violée, tandis que le Koweïtien soutient qu’il s’agissait de rapports sexuels consentis. La jeune fille affirme aussi avoir empoché une somme de 2.000 dirhams avant de quitter la ville, sous le choc, pour ne réagir que plusieurs jours plus tard. Le mis en cause prétend, lui, avoir été victime d’une tentative d’extorsion puisque la victime lui aurait réclamé la somme de 90.000 dirhams pour ne pas porter plainte.

Au final, l'accusé, poursuivi en état de liberté provisoire après le dépôt d’une caution de 30.000 dirhams, a fini par quitter le territoire national. Mais il y a eu de nouveaux rebondissements: si la famille de la victime a bien retiré sa plainte, celle du mis en cause ne l’a pas fait, rapporte à son tour le quotidien Akhbar Al Yaoum dans sa livraison du même jour. La famille du jeune homme a, en effet, déposé plainte à son tour, devant le tribunal de première instance de Marrakech, contre les parents de la victime pour «chantage et escroquerie».

Dans les faits, la famille du jeune homme affirme avoir conclu un accord avec la mère de la victime, alors que l’affaire en était encore au stade de l’enquête préliminaire. L’accord est simple: les parents de la victime retirent leur plainte contre une importante somme d’argent versée par la famille de l'accusé, 700.000 dirhams en l'occurrence. La mère de la victime, après avoir reçu la somme convenue en présence du père, a bien consenti à retirer la plainte. Mais, rebondissement inattendu, le père a refusé de faire de même.

D’après les parents du mis en cause, le père de la victime a exigé une rallonge de 250.000 dirhams. Ce qui a poussé la famille de l'accusé à déposer plainte pour escroquerie et chantage. Les parents ont toutefois fini par accorder cette rallonge au père. Ainsi, la famille de la victime aurait empoché par moins de 950.000 dirhams contre son silence. Concernant la mise en liberté provisoire de l’accusé, le quotidien affirme que le juge d’instruction n'était pas favorable à cette décision qui a finalement été prise par la Chambre criminelle, contre le versement d’une caution. En fin de compte, l’accusé aura été mis en détention provisoire durant à peine un mois et demi, le temps de boucler l’enquête préliminaire. Une durée jugée trop légère, puisque le crime pour lequel il a été poursuivi est généralement sanctionné par une peine de 20 ans de prison.

Par Amyne Asmlal
Le 23/02/2020 à 20h16