Petite révolution dans les procédures d’obtention d’un passeport pour les mineurs: désormais, les mères marocaines établies à l’étranger peuvent demander, ou renouveler, le passeport de leur enfant auprès des consulats du Royaume, sans qu’il ne soit obligatoire de présenter l’autorisation préalable de leur père ou que celui-ci soit physiquement présent.
Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 18 mars 2024, cette décision a d’ores et déjà été annoncée par plusieurs représentations consulaires du Maroc à l’étranger, ce qui vient acter l’entrée en vigueur de cette nouvelle disposition.
Toutefois, précise le quotidien, les mères pourront certes obtenir un passeport pour leur(s) enfant(s) mineur(s), mais à condition qu’il n’y ait pas eu un jugement judiciaire qui l’interdirait.
Ce changement intervient «dans le cadre de la simplification des procédures», indique-t-on au Consulat général du Maroc à New York, que cite Al Ahdath Al Maghribia.
Au Consulat général du Royaume du Maroc en Espagne, on explique que l’entrée en vigueur de cette nouvelle disposition intervient en application d’une circulaire qui a été émise par le ministère de l’Intérieur.
Celle-ci aurait également été reçue par les services des différentes préfectures et provinces du Royaume, en charge des procédures pour l’obtention d’un passeport biométrique, ce qui laisse d’ailleurs penser que cette mesure ne concerne pas seulement les mères marocaines établies à l’étranger, mais sera aussi généralisée à l’intérieur même du pays.
A ce propos, indique Al Ahdath Al Maghribia, Mounya Allali, chercheur en sciences humaines et Conseillère en relations avec les universités arabes en Italie, qualifie cette décision qui permet aux mères d’obtenir un passeport pour leur(s) enfant(s) sans l’autorisation de leur père de «véritable acquis pour la communauté marocaine à l’étranger».
Mounya Allali s’attend aussi au fait que cette nouvelle procédure se généralise à l’ensemble des représentations du Maroc dans le monde, après que seuls les Consulats de New York et de Madrid ont officiellement communiqué à ce sujet.
Toujours d’après Al Ahdath Al Maghribia, Mounya Allali considère par ailleurs cette décision du Maroc comme étant une avancée majeure, même si elle a tardé à être concrétisée.
C’est là une décision, a-t-elle déclaré au quotidien, qui fait du Maroc un pays pionnier, comparativement à de nombreux pays, y compris des pays d’Europe, où ce droit accordé aux mères n’est pas même encore introduit dans les circuits de discussions des institutions législatives.
Pour Mounya Allali, la décision prise aujourd’hui par le Royaume est d’un bon présage pour la révision tant attendue du Code de la famille.