«Si nous voulons un Maroc moderne et prospère, il faut corriger toutes les anomalies contenues dans l’actuel Code de la famille, y compris la question de l’héritage de la femme par rapport à l’homme et à son environnement», a déclaré Ouafa Hajji, également fondatrice de l’association Jossour, dédiée à la défense des droits de la femme. La coordinatrice du collectif Parité Maintenant s’exprimait après le lancement par le Souverain du processus de réforme du Code de la famille, dont le texte a été instauré en 2004.
«Le Code de la famille de 2024 a apporté de nombreux éléments positifs, mais dans la pratique, il a montré des failles, en particulier au niveau du mariage des mineures», a-t-elle rappelé.
Dans son discours du Trône de l’année 2022, le roi Mohammed VI avait estimé que le Code de la famille actuel «a représenté un véritable bond en avant», mais, «désormais, il ne suffit plus en tant que tel. L’expérience a en effet mis en évidence certains obstacles qui empêchent de parfaire la réforme initiée et d’atteindre les objectifs escomptés».
Ouafa Hajji a ainsi rappelé que les difficultés dans le texte actuel concernent «le mariage des mineurs, la question de la tutelle, dont la femme est encore privée, la polygamie et l’héritage». Selon cette experte, la question de l’héritage «qui pénalise la femme, est un sujet compliqué, mais pas impossible à régler et à adapter à notre société», estimant en substance que l’islam n’est pas rigide au point de s’interdire de toucher à cette question.
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De l’avis de l’activiste associative, le comité de pilotage de la réforme (composé du Chef du gouvernement, du ministre de la Justice, du président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et du chef du Ministère public) doit «interdire obligatoirement le mariage des adolescentes de moins de 16 ans, car leur place est à l’école».
«Ce comité doit également revoir le problème de la polygamie, qui s’est aggravé ces dernières années», a-t-elle ajouté. Selon les observateurs, la coordinatrice du collectif Parité Maintenant impute implicitement la propagation de la polygamie au fait que certains responsables islamistes ont été suivis comme exemple par une partie des citoyens. «Nous appelons le comité de pilotage de la réforme du Code de la famille à élargir et approfondir les débats, afin de présenter les meilleures recommandations au Roi dans le délai imparti de six mois», conclut Ouafa Hajji.