C’est comme si les hôpitaux publics n’avaient pas assez de problèmes pour être si souvent sujets à autant de polémiques: voilà que le comportement d’un technicien de santé dans un établissement public dédié, à Ouarzazate, vient de signer là une première, des moins reluisantes.
Faisant valoir ses croyances religieuses, il a refusé de remplir sa mission, lorsque deux touristes étrangères ont sollicité une consultation à l’hôpital public de la ville, après avoir été victimes d’un accident.
Selon Assabah de ce mercredi 18 décembre, les deux femmes, touristes, espéraient faire une radiologie dans cet établissement, avant que le technicien ne la leur refuse, arguant que ses croyances religieuses lui interdisaient de toucher des femmes, ou de travailler avec elles.
Les deux femmes n’ont eu, par la suite, d’autre choix que de quitter l’hôpital sans réussir à faire cette radiologie, et se sont contentées du diagnostic que leur a effectué l’un des médecins de cet établissement, qui leur a expliqué que ce qu’elles ressentaient après leur accident n’était que de simples symptômes, qui allaient disparaître quelques jours plus tard.
Le quotidien explique que l’affaire aurait pu en rester là. Mais, à leur retour à leur pays d’origine, la France, les deux touristes ont «insisté pour se faire consulter», écrit Assabah.
Grande a été leur surprise quand elles ont découvert que les maux dont elles souffraient émanaient, de fait, de fractures à plusieurs endroits de leur corps.
Selon le quotidien, «elles ont alors décidé de diligenter un avocat, pour prendre les mesures qui s’imposent dans le cadre de l’accident dont elles ont été victimes» dans le Royaume, mais également «dans le cadre des soins auxquels elles n’ont pu avoir accès à l’hôpital de Ouarzazate», précise Assabah, selon lequel «les autorités compétentes ont été saisies, dans le cadre de cette affaire, afin d’en élucider les tenants et aboutissants».
Dans l’attente de relayer leurs conclusions, Assabah a interrogé à ce propos le président de la Fédération marocaine des droits du consommateur, Bouazza Kherrati, qui a expliqué «qu’un rapport établi sur cette affaire avait démontré que les deux touristes avaient été victime d’un accident de la circulation, dont l’auteur serait le fils d’un responsable connu dans la ville de Ouarzazate».
Selon ce même interlocuteur, «des soupçons de pressions sur le médecin qui a consulté les deux victimes sont évoqués», afin que celui-ci se retrouve à «affirmer que l’état de santé des deux touristes n’était pas inquiétant».
Assabah indique aussi que «des mois se sont écoulés depuis l’éclatement de cette affaire dont s’est saisie la Fédération Marocaine des Droits du Consommateur, en adressant une missive dans ce sens au ministre de la Santé».
À ce jour, affirme le quotidien, «aucune suite n’a encore été donnée à ce dossier».