Oujda: l’école de la deuxième chance, une bouée de sauvetage pour la jeunesse

Au centre de la deuxième chance nouvelle génération Lalla Nezha à Oujda. (M.Chellay/Le360)

Le 11/10/2024 à 10h04

VidéoÀ Oujda, l’école de la deuxième chance offre une lueur d’espoir à de nombreux jeunes en situation de décrochage scolaire. Ce programme, qui a pour mission de lutter contre l’abandon scolaire et d’assurer une réinsertion éducative et professionnelle, connaît un succès indéniable. Reportage au centre Lalla Nezha, à Oujda.

À Oujda, l’école de la deuxième chance offre un tremplin aux enfants issus de milieux défavorisés qui ont quitté prématurément les bancs de l’école. Mis en œuvre par la direction provinciale de l’éducation de Oujda-Angad, en partenariat avec l’Association des jeunes handicapés et leurs amis, ce programme a pour objectif de réinsérer ces jeunes dans le système éducatif ou de les orienter vers des formations professionnelles adaptées.

À la rentrée 2024-2025, 390 enfants bénéficient du programme, répartis dans deux centres d’apprentissage: Lalla Nezha et Abdelkrim El Khattabi. Parmi eux, des jeunes venus de pays d’Afrique subsaharienne, comme le Soudan, l’Érythrée ou encore le Nigéria. Ces jeunes apprennent les bases académiques tout en suivant une formation professionnelle dans des secteurs comme la coiffure, la couture, la broderie, la pâtisserie ou la cuisine. «Nous avons élargi notre offre cette année avec des cours d’informatique et de langue française, ce qui est essentiel pour leur intégration future», déclare Houria Arrad, présidente de l’association.

Sami Ahmed, un jeune soudanais de 16 ans, fait partie des bénéficiaires de ce programme. Il a rejoint l’école de la deuxième chance d’Oujda en mai 2024 et ne cesse de s’émerveiller de l’accueil chaleureux et des enseignements qu’il y reçoit. Grâce à ce programme, Sami a non seulement perfectionné son français, mais il a aussi appris à mieux se connaître. «Je m’appelle Sami, je suis Soudanais et je remercie Dieu pour cette chance», dit-il fièrement dans un français qu’il continue d’apprendre.

Afin de garantir une insertion professionnelle solide, l’association a signé des conventions de partenariat avec l’Office national de la formation professionnelle (ONFP), ainsi qu’avec le ministère de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences. Ces partenariats permettent aux jeunes de bénéficier de diplômes reconnus, facilitant ainsi leur accès à des emplois qualifiés. «L’année dernière, les résultats ont été très positifs, ce qui a beaucoup rassuré les familles», affirme la présidente Houria Arrad.

Alae Eddine Mohamed, également Soudanais, arrivé au Maroc un mois plus tard que son camarade, est «passionné par l’art culinaire. Ma plus grande ambition est d’apprendre et de devenir un grand chef cuisinier», déclare-t-il avec enthousiasme.

Pour Hicham Jaber, chef du département des affaires éducatives à la direction provinciale de l’éducation d’Oujda-Angad, ce programme est une véritable réponse à la lutte contre le décrochage scolaire. «Inscrit dans la feuille de route 2022-2026 du ministère de l’Éducation nationale, ce programme vise à assurer la réinsertion éducative en combinant à la fois l’enseignement académique et la formation professionnelle», explique-t-il.

Les jeunes bénéficiaires reçoivent des cours dans des matières fondamentales telles que les sciences et les langues, ainsi qu’en développement personnel. «En parallèle, une formation professionnelle les prépare au marché du travail, en leur permettant d’acquérir les compétences techniques et les savoir-faire nécessaires», conclut-il. L’objectif ultime est de leur offrir une seconde chance, tant sur le plan scolaire que professionnel.

L’école de la deuxième chance d’Oujda, comme toutes celles du royaume, ne se contente pas de remettre les jeunes sur les rails de l’éducation, elle leur ouvre des perspectives professionnelles concrètes. Grâce à un réseau de partenaires solides et une pédagogie adaptée, ces jeunes, autrefois en difficulté, retrouvent l’espoir d’une vie meilleure, prêts à relever les défis de demain.

Par Mohammed Chellay
Le 11/10/2024 à 10h04