La séance d'ouverture de ces assises, placées sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, s'est déroulée en présence notamment du Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, et du ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance, Lahcen Daoudi. Initié par le ministère délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance, cet évènement vise à ouvrir un débat public entre les différents organisateurs, les acteurs économiques et sociaux, les organisations de la société civile et les experts, en vue d'élaborer une vision intégrée et consensuelle du système de la protection sociale en tant que composante essentielle du nouveau modèle de développement.
Cette vision doit permettre de dépasser les dysfonctionnements et les contraintes actuels qui limitent l'impact de ce système sur le citoyen et sur le développement humain et social, selon les organisateurs, qui affirment que cette rencontre entend également trouver des solutions pouvant assurer la restructuration, l'optimisation et l'harmonisation des programmes et politiques nationaux en matière de protection sociale et ce, en réponse aux hautes instructions du Roi contenues dans le discours du Trône du 29 juillet dernier.
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En effet, le Maroc a tissé au fil du temps un arsenal important de programmes et de filets sociaux pour accompagner son modèle de développement économique qui ont abouti à un système de protection sociale diversifié constitué de deux grandes composantes: une contributive de sécurité sociale regroupant les différentes caisses de retraites (CMR, RCAR, CNRA, CNSS et CNOPS); et une autre non contributive qui s'appuie sur un ensemble de programmes d'assistance sociale (INDH, RAMED, Tayssir, cantines scolaires, internats, bourses, programmes d'insertion professionnelle, institutions d’assistance sociale, etc.), lit-on dans une note de cadrage publiée par le ministère chargé des Affaires générales et de la gouvernance.
Si, grâce à ces programmes, le Maroc a pu atteindre un taux de couverture médicale effectif de 61% (35% par le biais de l’AMO et 26% grâce au RAMED), un taux plutôt satisfaisant comparé à des pays de même niveau de développement, il convient aussi, par souci d’exhaustivité et d’objectivité, d’intégrer dans le champ d’action du dispositif national d’appui aux populations dans le besoin, d’autres mécanismes d’assistance, indique-t-on de même source.
Cependant, ajoute le ministère, le système actuel de protection sociale se trouve confronté à une multitude de risques et de défis qui réduisent son impact aussi bien pour la composante sécurité sociale que pour la composante assistance sociale. Les différentes études et diagnostics du dispositif national de retraite, par exemple, sont unanimes pour en décrier la faiblesse et la fragilité, caractérisées par sa faible couverture des actifs et le déséquilibre structurel de certains régimes.
De même, l’action publique en matière d’assistance sociale est marquée par une faible équité liée à la fragmentation excessive des programmes et au déficit de coordination de telle manière que des individus non dans le besoin peuvent être surprotégés alors que d’autres, nécessiteux, peuvent se trouver exclus des filets de l’assistance sociale, relève la note.
Le Royaume se trouve ainsi à la croisée des chemins. Pour assoir un développement équitable et inclusif, il se doit de se doter d’un vrai système, intégré et cohérent, de protection sociale avec l’ambition de couvrir la population en besoin de protection de manière équitable, efficace, responsable et transparente, souligne le ministère. Au menu de ces assises sur la protection sociale, organisées deux jours durant dans le cadre d'un partenariat entre différents départements ministériels et établissements publics concernés, avec le soutien de l'Union européenne et de l'Unicef, figurent deux séances plénières sur la "Protection sociale au Maroc: acquis et défis" et "Gouvernance, ciblage et financement de la protection sociale".
Des ateliers sont également au programme et seront axés sur la protection sociale des enfants et des jeunes, de la population en activité, des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, ainsi que sur la couverture médicale de base et les établissements de protection sociale.