Un grave incident est survenu, le mardi 29 août, quand des garde-côtes algériens opérant dans les lieux ont tiré une rafale de balles, tuant sur le coup deux jeunes Franco-Marocains, Bilal Kissi et Abdelali Mechouer, qui s’étaient perdus en mer alors qu’ils pratiquaient un sport nautique, le jet-ski. Un troisième individu, Smaïl Snabé, également Franco-Marocain, a échappé à la mort, mais a été arrêté par les garde-frontières algériens. Une vidéo, diffusée sur les réseaux sociaux, montre le corps flottant d’une des deux victimes, découvert par un pêcheur marocain au large de la baie de Saïdia.
Le360 a appris auprès de la famille des victimes que la dépouille de l’un des deux tués, en l’occurrence Bilal Kissi, a été rejetée par la mer et repêchée près de la plage de Saïdia, alors que celle de la deuxième victime, Abdelali Mechouer, se trouve toujours du côté algérien du point frontalier, dans la commune de Port Say, relevant de la ville de Tlemcen.
Quant au seul survivant Smaïl Snabé, nos sources affirment qu’il a été présenté hier mercredi devant un procureur algérien, qui l’a placé en détention provisoire pour une durée de sept jours dans un commissariat de Port Say.
Les trois individus ciblés par les tirs des militaires algériens jouissant également de la nationalité française, les services consulaires français ont été avertis du drame, a-t-on appris auprès des familles.
Garde-côtes à la gâchette facile
Toute personne qui connaît la plage de Saïdia sait pertinemment que seule une mince jetée, sous forme d’un filet de roches long de près de 50 mètres, indique le point de séparation entre le Maroc et l’Algérie. Par le passé, la presse algérienne -avant que le régime ne la muselle de façon définitive- rapportait souvent le cas de baigneurs originaires du pays oriental qui traversaient à la nage le point de séparation entre l’Algérie et le Maroc, sans que les garde-frontières marocains ne les prennent pour cible. Et même quand des baigneurs algériens prenaient d’assaut la plage de Saïdia, les garde-côtes se contentaient de tirer en l’air quelques coups de semonce, afin de les amener à regagner le territoire algérien.
Que dire alors des fans de la moto des mers, qui pilotent leurs engins sans avoir une carte des frontières sous les yeux? Dans n’importe quel pays, ils auraient été simplement exhortés à rebrousser chemin. Sauf en Algérie, où des criminels à la gâchette facile tuent des civils qui pratiquent un sport nautique.