La pollution de l’estuaire d’Oum Er-Rbiâ, au niveau d’Azemmour, refait de nouveau surface.
De nouvelles voix montent au créneau, pour alerter sur une situation jugée «catastrophique», surtout en l’absence de pluies à même de créer des courants, indique Al Akhbar de ce mardi 31 décembre.
En cause, lit-on, «une urbanisation galopante, et des industries qui font fi des règles environnementales en rejetant leurs déchets à même l’estuaire».
Des acteurs associatifs, cités par le quotidien, appellent donc à «la publication de l’étude de terrain promise par le département de tutelle, un prélude à une stratégie à même de mettre fin à cette pollution».
En attendant, la situation actuelle menace jusqu’à l’équilibre démographique à Azemmour, et impacte la qualité de l’air que les habitants respirent, incommodés par des odeurs nauséabondes.
Plus grand oued du Maroc, l’Oum Er-Rbiâ «souffre depuis plus d’une décennie d’une grave détérioration socio-économique, une situation qui s’est aggravée au cours des quatre dernières années», explique le quotidien, qui relaie le fait que «les mesures palliatives ne suffisent plus, et qu’une solution durable et rapide est exigée, le niveau de pollution étant combiné à un manque de renouvellement des eaux de cet oued. Résultat, l’estuaire de Oum Er-Rabia est devenu presque un marais».
En janvier 2023, il avait été question de «mettre en œuvre les services d’une agence ou d’une société chargée d’aménager l’embouchure de Oum Er-Rabia, sur le modèle de la lagune de Marchica, de l’Oued Martil et de l’Oued Bouregreg».
C’était l’une des principales recommandations de la mission exploratoire instaurée par la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines et de l’environnement, relevant de la Chambre des représentants.
Les membres de cette mission parlementaire ont aussi proposé «des solutions structurelles, telles que la réhabilitation de l’oued et le déblocage de son embouchure, afin d’assurer l’écoulement normal de l’eau de l’oued vers l’océan».
Il avait aussi été question de mettre en place une station d’épuration et une station de traitement des déchets. Mais concrètement, rien n’a changé, et la situation ne fait qu’empirer.
Selon les estimations de l’Agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbia, cet oued s’étend sur une superficie de 35.000 kilomètres carrés, et prend sa source dans le Moyen Atlas, à 1.800 m d’altitude, traversant cette chaîne de montagnes, la plaine du Tadla et la Meseta côtière, pour se jeter dans l’océan Atlantique à près de 16 km de la ville d’El Jadida.
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