Ouvert le 4 juillet dernier, le procès des assaillants ayant attaqué les forces de l’ordre lors de l’assaut sur la clôture séparant Nador et Melilia, s’est poursuivi ce mercredi 13 juillet 2022. Là encore, un nouveau report a été décidé par la Cour d’appel de Nador dans une affaire impliquant un deuxième groupe d’assaillants, au nombre de 28. Les migrants poursuivis dans ce deuxième groupe sont poursuivis pour «crimes graves», notamment «incendie volontaire» et «séquestration». Ils risquent donc gros. Interrogé à ce propos par Le360, leur avocat, Me Khalid Ameza, a précisé que les peines encourues, si les crimes supposés venaient à être confirmés, seront de cinq ans d’emprisonnement et plus. «Le report du procès a été décidé à notre demande afin de préparer notre dossier», précise-t-il.
«La nouveauté dans cette deuxième affaire est que des certificats médicaux des éléments des forces de l’ordre ont été intégrés au dossier», nous informe Me Khalid Ameza. La justice a également demandé à ce que ces agents se présentent également devant la Cour pour livrer leurs témoignages. Les mis en cause ont, eux, nié les faits qui leur sont reprochés. «Même si des objets ayant pu servir dans des actes de violence ont été saisis, il ne s’agit pas d’armes proprement dites, mais d’outils destinés à escalader la clôture et de gourdins faits à partir du bois trouvé dans la forêt où ces migrants sont installés», nuance l’avocat.
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Cet ajournement fait suite à un précédent report du procès de 36 autres migrants, poursuivis, eux, pour des délits. Celui-ci a été décrété hier, mardi 12 juillet 2022, par le Tribunal de première instance de Nador.
Précisons que les deux groupes sont poursuivis pour entrée «entrée illégale sur le sol marocain», «violence contre agents de la force publique», «attroupement armé», «refus d’obtempérer» et «participation à une bande criminelle en vue d’organiser et faciliter l’immigration clandestine à l’étranger».
Le vendredi 24 juin dernier, ils avaient en effet tenté de forcer leur passage dans le préside de Melilia, entraînant la mort de 23 migrants parmi un bon millier d’autres dans plusieurs bousculades. Les concernés sont principalement des ressortissants soudanais ayant transité par l’Algérie pour atteindre le Maroc. Certains n’ont pas hésité à s’en prendre aux forces de l’ordre, en blessant près de 140 agents. La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) s'est par conséquent portée partie civile.
Cette dernière tentative d’assaut groupé contre la clôture métallique au niveau de Nador avait été marquée par l’usage d’une violence inouïe par les candidats à la migration irrégulière face aux éléments des forces de l’ordre, qui avaient agi avec professionnalisme, dans le respect des lois et des règlements. Armés de pierres, de matraques et d’objets tranchants, ces candidats à la migration clandestine avaient opposé une résistance violente aux forces de l’ordre, mobilisées pour les empêcher de franchir la clôture.