Des illustrations d’un manuel scolaire ont suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Certains les considèrent comme ayant une connotation sexuelle, d’autres trop explicites, d’autres encore carrément obscènes. Ces images, qui illustrent une leçon sur «le baiser» dans un manuel de français, programmé dans l’enseignement privé, a rouvert le débat sur le contenu des programmes enseignés dans les écoles privées.
D’après le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 17 et 18 septembre, certains parents d’élèves auraient déposé plainte contre l’école où ce manuel est programmé.
Pendant ce temps, le débat fait rage et la polémique enfle. Ainsi, pour une organisation des droits de l’homme, dont un extrait du communiqué publié à cette occasion a été cité par le quotidien, «ce manuel est contraire aux mœurs et enfreint l’ordre public. Il faut le programmer immédiatement et les responsables de ce scandale doivent impérativement rendre des comptes». Un jugement un peu trop hâtif si l’on s’en tient à l’avis du président de l’Union des parents d’élèves des établissements privés au Maroc.
Pour Mohamed Nhaili, cité par le quotidien, l’Union n’a reçu jusque-là aucune plainte concernant ce sujet. A priori, poursuit-il, on ne peut que s’indigner face à ce genre d'incidents. Cependant, il faut d’abord s’assurer que ce manuel est programmé dans les établissements privés marocains. «A ma connaissance, ce manuel est programmé dans un des établissements de la mission française.
Et partant du principe que ces établissements sont ouverts aux enfants des ressortissants français installés au Maroc, ils enseignent donc le programme scolaire français», a-t-il affirmé. De ce fait, a-t-il ajouté, «ouvrir le débat sur ce cas précis, revient à mettre en cause le programme scolaire français enseigné aux Français et donc débattre du choix souverain d’un État souverain». Pour ce responsable, la vraie question est de savoir pourquoi les parents marocains continuent d’envoyer leurs enfants dans les établissements de la mission française.
Cela dit, le quotidien a pu apprendre auprès de la Direction provinciale de l’éducation nationale à Salé que, contrairement à ce qui a été publié sur les réseaux sociaux et certains sites, le manuel en question n’est programmé dans aucun des établissements privés qui relèvent de son ressort. En citant cette fois la Direction de l’enseignement privé au sein du ministère de l’Éducation nationale, le quotidien affirme qu’en termes de contrôle des établissements privés, le ministère intervient, via des commissions régionales et provinciales, à deux niveaux.
D’abord au niveau des classes, des locaux et des installations ainsi que des équipements pédagogiques, du transport ou autre. Ensuite au niveau des programmes enseignés et des manuels programmés. En principe, les établissements privés suivent les mêmes programmes que ceux du public. Les élèves passent les mêmes examens sur le même contenu, qu’ils soient dans le public ou dans le privé.
Et si des établissements privés souhaitent renforcer le niveau de l’enseignement qu’ils dispensent en programmant des manuels et des livres supplémentaires, ces manuels doivent obligatoirement être homologués par les services des académies régionales de l’éducation et de la formation. Au cas contraire, ces écoles seraient en situation d’infraction par rapport à la loi 06-00.