Depuis son entrée en service, il y a presque 60 ans, le barrage Mohammed V, situé dans la province de Nador, joue un rôle crucial dans l’approvisionnement en eau et la production d’énergie de la région. Au fil des années, sa capacité de stockage a été toutefois entamée par les dépôts de sédiments, la réduisant aujourd’hui à 165 millions de mètres cubes (m3), loin des 730 millions initiaux.
Pour remédier à cette situation, un vaste projet de surélévation a été entrepris en 2021, avec pour objectif d’augmenter cette capacité à 981 millions de m3 d’ici 2026. Le tout sans interrompre l’exploitation du barrage, qui se poursuit en parallèle avec les travaux, permettant d’approvisionner la population de la région en eau potable et en électricité.
«Avec ce projet, notre objectif principal est d’assurer un approvisionnement adéquat en eau potable et à usage agricole pour la plaine de la Moulouya et les régions avoisinantes, tout en poursuivant la production d’électricité», explique Lahoucine Bahmad, chef de chantier. L’ouvrage multifonctionnel répond non seulement aux besoins des habitants et agriculteurs locaux, mais vise aussi à prévenir les risques d’inondation, un danger croissant dans la région.
Les travaux, actuellement réalisés à 45 %, s’appuient sur des technologies innovantes. «La construction est basée sur une technique avancée de béton compacté au rouleau (BCR), permettant une surélévation de 12 mètres», précise notre interlocuteur.
Aperçu des travaux de surélévation du barrage Mohammed V, dans la province de Nador. (M.Chellay/Le360). محمد شلاي
Estimé à un coût de 1,7 milliard de dirhams, le projet est réalisé sous la supervision de la Direction générale de l’ingénierie hydraulique du ministère de l’Équipement et de l’Eau. Quant à son financement, il provient principalement du Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES), qui couvre 83% de l’enveloppe d’investissement, complétée par une contribution de la Trésorerie générale du Royaume.
Malgré la complexité du projet, ce sont des ingénieurs marocains qui sont à la manœuvre. «Les études et le suivi des travaux sont intégralement réalisés par des compétences marocaines, ce qui témoigne du savoir-faire local en matière d’ingénierie hydraulique», conclut Lahoucine Bahmad.