Quand des imams envoyés par le Maroc en Europe décident d’y rester

La prière à la grande mosquée de Lyon en France.

Durant la prière à la grande mosquée de Lyon en France.. DR

Revue de presseIls ont été envoyés dans plusieurs pays européens pour diriger les prières des Tarawih pendant le mois du Ramadan. Ils ne sont plus rentrés, renonçant ainsi à leurs postes dans différentes mosquées du Royaume. Une revue de presse du tirée du quotidien Assabah.

Le 01/05/2024 à 20h16

Treize membres de la délégation marocaine envoyée dans plusieurs pays Européen pour diriger la prière, pendant le dernier mois de Ramadan, n’ont plus donné signe de vie. Ils ont préféré rester dans ces pays dans lesquels ils ont été envoyés en mission.

Selon le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 2 mai, les 13 imams envoyés par le Conseil supérieur des Oulémas et le ministère des Habous font pourtant montre d’un haut niveau d’instruction. La plupart d’entre eux sont détenteurs d’une licence, d’un master et même d’un doctorat.

Il n’empêche que, à la fin de leur mission au terme du mois sacré, ils ont disparu dans la nature, préférant rester dans les pays où ils ont été envoyés, à savoir la France, l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique et la Hollande. Ces imams, souligne le quotidien, sont tous originaires de la Région de l’Oriental, principalement des provinces de Nador, Oujda, Driouch et Taourirt.

Citant des sources informées, le quotidien affirme que les imams et prédicateurs concernés ont reçu l’approbation des Conseils des Oulémas à travers le pays avant d’être envoyés à l’étranger pour assurer l’encadrement religieux des Marocains du monde et diriger la première prière pendant le Ramadan. La mission a été organisée en coordination avec plusieurs associations, notamment des associations des MRE basées en Europe.

Les 13 imams «herraga» ont choisi de ne pas retourner au pays, renonçant ainsi à leurs postes dans les mosquées où ils officiaient avant le départ. Et ce alors même qu’ils disposaient d’un billet de retour sur un vol de la RAM payé par le ministère des Habous.

Les imams envoyés à l’étranger pour ces missions temporaires, explique le quotidien, passent par une procédure spéciale. Ils sont d’abord cooptés par les Conseil des oulémas à travers le pays et ils doivent avoir au moins la licence. Une fois choisis, ils font l’objet d’une enquête menée par les services des affaires générales du ministère de l’Intérieur. Le feu vert de la DAG est indispensable pour qu’ils puissent passer à l’étape suivante, à savoir aux préparatifs et à l’organisation et l’encadrement du voyage, ainsi qu’aux formalités et au dispositif d’accueil dans les pays de destination.

Citant des sources du ministère des Habous, le quotidien assure que, pour que ce genre de situation ne se répète plus à l’avenir, le ministère veillera à ce que les candidats aient déjà derrière eux plusieurs années d’exercice dans le champ religieux. Parmi les conditions qui seront également exigées, il faudra qu’ils soient mariés et qu’ils aient des enfants. Envoyer des imams débutants et célibataires à l’étranger contribue, en effet, à l’encouragement de leur émigration clandestine, relève le quotidien.

Notons qu’à l’occasion du dernier mois du Ramadan, une délégation composée de 274 universitaires, prédicateurs et moqri’i du Coran a été dépêchée, durant la période allant du 9 mars au 12 avril, dans 14 pays étrangers. Et ce, afin d’assurer l’accompagnement religieux des Marocains du monde pendant le mois sacré. Cette opération est destinée à répondre à la demande et aux attentes des Marocains établis en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Espagne, en Italie, en Belgique, au Canada, aux États-Unis, en Suède, au Danemark, au Royaume-Uni, en Hongrie, en Norvège et en Islande.

La délégation est composée de 41 professeurs universitaires, 38 prédicateurs titulaires d’un Doctorat et 45 prêcheurs titulaires d’un Master.

Par Amyne Asmlal
Le 01/05/2024 à 20h16