Rabat: accusations de harcèlement sexuel dans un lycée de sports-études

Revue de presseUne élève d’un lycée de sports-études de Rabat accuse son entraîneur de harcèlement sexuel et de chantage, en contrepartie de sa participation à des compétitions internationales. Une revue de presse tirée d’Assabah.

Le 07/01/2025 à 18h26

Dans un lycée à Rabat, une élève en première année du cycle secondaire accuse son entraîneur de sport de harcèlement sexuel, de tentative d’attentat à la pudeur et de chantage.

Une plainte vient d’être déposée auprès du parquet général près la Cour d’appel de Rabat, et devrait donner lieu à une enquête approfondie.

Selon Assabah de ce mercredi 8 janvier, l’élève, âgée de 16 ans, est inscrite dans un lycée d’excellence sports-études, spécialisé dans la formation de champions dans diverses disciplines sportives. Elle aurait subi ce harcèlement en échange de son inscription pour participer à des compétitions internationales.

Le quotidien précise que l’avocat de l’élève, Mohamed El Massafi, membre du barreau de Rabat, sollicité par la famille de la victime, a affirmé disposer de preuves préliminaires, notamment des témoignages d’élèves sportifs et d’accompagnateurs, qui auraient surpris l’entraîneur frappant à la porte de la chambre de la jeune fille, en état d’ébriété, en plein milieu de la nuit, alors qu’elle participait avec son équipe à une manifestation sportive internationale en Corée du Sud.

Selon l’avocat, l’intervention des témoins aurait évité le pire à la jeune fille. Il explique que sa famille lui avait déclaré qu’au retour de la délégation au Maroc, la mère de l’élève s’était rendue dans son lycée, pour se plaindre de ces faits auprès du directeur sportif de l’établissement.

Aucune mesure n’aurait été prise contre l’entraîneur accusé, explique la famille de la plaignante, et pire encore, ajoute Assabah, celle-ci affirme que le chantage est allé jusqu’à priver cette élève, connue pour l’excellence de ses résultats et occupant les premières places de sa catégorie, à participer à une compétition sportive en France.

De plus, l’entraîneur, en accord avec le directeur sportif de l’établissement, aurait suspendu la jeune fille de ses cours pendant une semaine, avançant des prétextes que la famille considère comme «infondés».

Les membres de la famille de la plaignante ont ajouté qu’après avoir enquêté sur les raisons de ces agissements, ils ont découvert que l’entraîneur cherchait à exploiter sexuellement la jeune fille, en échange de sa participation à des compétitions nationales et internationales, ce que l’élève a catégoriquement refusé.

Assabah indique que l’enquête sur le déroulé des faits pourrait être confiée à la brigade des mineurs de la Police judiciaire de la sécurité régionale de Salé.

Suite à l’ébruitement de cette affaire, la jeune élève a décidé d’interrompre sa scolarité, sur une décision prise par sa famille, jusqu’à ce que sa plainte soit examinée.

Quand l’administration du lycée a appris le dépôt de la plainte en justice, ajoute le quotidien, ses fonctionnaires se sont mobilisés pour déterminer les responsabilités des uns et des autres, ainsi que les sanctions administratives éventuelles à entreprendre.

Par Fayza Senhaji
Le 07/01/2025 à 18h26