Alors qu'il fait l'objet d'une vingtaine de plaintes pour escroquerie et faux et usage de faux, un entrepreneur a fini son aventure dans les filets de la police judiciaire de la wilaya de Rabat. Parmi les victimes figurent une banque de la place et le ministère de l'Industrie, du commerce et de l'économie numérique, dirigé par Moulay Hafid Elalamy.
Cet entrepreneur, qui préside une instance de lutte contre la corruption et une association de petites entreprises, est aujourd'hui écroué à la prison Al Arjate de Salé. Son affaire a été confiée au juge d'instruction près la cour d'appel de Rabat qui entamera dès lundi prochain l'instruction du dossier, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 17 et 18 juillet.
Les plaintes déposées contre lui portaient sur des escroqueries, faux et usage de faux. L'homme a falsifié plusieurs documents administratifs et judiciaires portant notamment les signatures d'avocats et d'huissiers de justice. Ces documents ont été utilisés pour arnaquer des établissements.
C'est ainsi, précisent les sources du quotidien, qu'il a réussi à falsifier l'attestation d'une caution bancaire que son entreprise avait émise et qui était destinée à sécuriser le marché octroyé par le ministère de l'Industrie, du commerce et de l'économie numérique. Cette caution, d'un montant de 94.476.00 dirhams, a été validée par la banque sur la base des avoirs qu'il avait sur son compte. Cette caution devait être maintenue jusqu'à la fin des travaux, objet du marché en question. Mais l'entrepreneur a présenté à la banque une attestation falsifiée indiquant que sa mission était accomplie et qu'il n'avait plus d'engagement pour libérer sa caution.
Après le retrait, la banque a reçu une notification de la banque du Maroc, lui signifiant que le trésorier du ministère lui avait demandé de débloquer la somme de 102.507.60 dirhams pour assurer la garantie définitive des 94.476.00 dirhams. En contactant le ministère, les responsables de la banque se sont rendus compte que l'attestation présentée à l'établissement bancaire avait été falsifiée grâce à des moyens hautement sophistiqués.
Dans une autre affaire, poursuit le quotidien, le mis en cause a falsifié des documents administratifs pour mettre la main sur un appartement qui abritait une instance de défense des deniers publics. Le document falsifié faisait croire que l'appartement en question servait de siège à son association de lutte contre la corruption. Il avait indiqué que son association remplaçait l'instance de défense des deniers publics dont le président avait démissionné. Autant dire que de lourds chefs d'accusation pèsent sur lui. Et ce n'est apparemment que la partie visible de l'iceberg.