Rabat: Douar El Askar va bientôt disparaître sous les pelleteuses

Une pelleteuse (photo d'illustration).. DR

Revue de presseÀ Rabat, ce quartier initialement destiné à accueillir des membres des FAR après leur démobilisation s’est progressivement transformé en un douar anarchique. Aujourd’hui, les autorités incitent les habitants à le quitter, leur proposant des parcelles de terrain à Aïn Aouda et des appartements à Tamesna. Une offre que certains refusent. Une revue de presse du tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 05/02/2025 à 21h10

Les autorités locales de Rabat ont entamé l’opération de démolition des maisons de Douar El Askar, situé à l’ouest de la ville, dans le cadre du projet de réaménagement urbain de la capitale.

Selon Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 6 février, «cette opération intervient après plusieurs tentatives visant à persuader les habitants de s’installer dans d’autres zones. Cependant, ces appels ont été largement ignorés et l’idée a été rejetée par les résidents. Ces derniers estiment que cette procédure de délogement est injuste à leur égard», souligne le quotidien.

Toutefois, poursuit Al Akhbar, citant des sources proches du dossier, tout le monde sait que cette zone fait partie d’un projet de développement de la ville de Rabat. Il est également connu que ce douar avait été initialement conçu pour loger les membres des Forces armées royales après leur démobilisation. Depuis, le quartier s’est progressivement transformé en un regroupement d’habitats anarchiques, ayant connu des agrandissements successifs et, par conséquent, une augmentation du nombre de logements et d’habitants. Les sources citées par le quotidien affirment d’ailleurs que certaines personnes y vivent depuis plus de 50 ans.

Aujourd’hui, poursuit Al Akhbar, Douar El Askar est considéré comme l’un des quartiers classés par les autorités comme habitat anarchique. Par conséquent, il doit être démantelé, «car les autorités compétentes estiment que sa présence entrave le développement urbain de la ville», affirme le quotidien.

Par ailleurs, des sources locales indiquent «que le terrain occupé par ce douar est destiné à accueillir des projets de développement, dont un terrain de golf, ce qui nécessite de dégager toute la zone de toute construction anarchique».

Cependant, cette décision de démolition a suscité une vague de colère et de protestation parmi les habitants, qui s’opposent à leur expulsion et à leur relogement à Tamesna. Ils exigent en échange des solutions alternatives leur garantissant un logement dans les environs de Rabat. «Les personnes concernées ont exprimé leur inquiétude à l’idée de perdre leur maison et de se retrouver éloignées de leur lieu de travail et de l’école de leurs enfants, ce qui pourrait nuire à leur stabilité sociale et économique», rapporte le quotidien.

Les répercussions de cette décision ne se limitent pas à cet aspect. Les opérations de démolition ont entraîné des manifestations de la part de nombreuses familles, suscitant une large polémique quant au sort réservé aux résidents. Al Akhbar souligne également l’absence de solutions claires pour ces habitants, ce qui alimente davantage la contestation.

De leur côté, conclut Al Akhbar, les autorités locales assurent que «le processus de démolition est conforme à la loi et s’inscrit dans le cadre de l’amélioration des infrastructures et de la mise en œuvre de projets de développement d’intérêt public».

Par Amyne Asmlal
Le 05/02/2025 à 21h10

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