Rabat: la vague de démolitions des maisons se poursuit dans le quartier de L’Océan

L'océan était déchaîné sur la route côtière de Rabat, ce mardi matin.

Quartier de L'Océan, à Rabat.. DR ‏@lillych

Revue de presseLes autorités de Rabat poursuivent leur campagne de démolition dans le quartier Al-Mouhit (à L’Océan) pour libérer le domaine public, suscitant la colère des habitants, qui dénoncent l’absence de préavis et des expulsions injustifiées. Certains soupçonnent un projet touristique d’être à l’origine de ces destructions. Les autorités justifient l’opération par un plan de restructuration du quartier. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 03/03/2025 à 19h47

Les autorités de Rabat poursuivent leur campagne intensive de démolition de bâtiments dans le quartier L’Océan, dans l’arrondissement de Hassan, sous la supervision de Mohamed El Yaacoubi, wali de la région de Rabat-Salé-Kénitra.

L’opération, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition du mardi 4 mars, a mobilisé des bulldozers et divers engins pour enlever toutes les constructions érigées sur le domaine public, y compris plusieurs maisons et commerces.

Les services concernés ont informé les locataires et propriétaires de ces biens de la nécessité de les évacuer avant le début des démolitions.

Cette campagne a suscité la colère des personnes affectées, qui ont dénoncé ce qu’elles considèrent comme un «déplacement forcé».

Cités par Al Akhbar, des habitants ont déclaré que l’opération ne respectait pas certaines conditions légales, notamment en raison d’un préavis insuffisant: ils ont été informés le samedi 1er mars dernier, tandis que les démolitions ont commencé dès ce lundi 3 mars.

Ils ajoutent que plusieurs d’entre eux ont présenté des documents prouvant leur propriété sur les biens concernés, mais cela n’a pas empêché l’exécution de la décision de démolition.

«Certains habitants soupçonnent cette opération d’être liée à un projet d’investissement touristique prévoyant la construction de deux hôtels de sept étages au profit d’un investisseur étranger», écrit-on.

Les riverains impactés affirment que la campagne ne s’est pas limitée aux commerces accusés d’occuper illégalement l’espace public, mais a également touché des maisons construites il y a plus de 60 ans. Ils soulignent que ces habitations sont raccordées aux réseaux d’eau, d’assainissement et d’électricité, ce qui témoignerait de leur statut légal.

«Face à cette situation, les résidents ont sollicité l’aide d’associations pour contester l’opération, signalant plusieurs irrégularités, telles que l’absence de procès-verbaux de démolition et le non-respect des mesures de sécurité. En effet, certaines maisons sont restées sans portes, obligeant les habitants à installer des planches en bois pour protéger leurs biens», a-t-on encore écrit.

De son côté, une source au sein de l’administration régionale a indiqué que cette opération s’inscrivait dans un plan global visant à développer le quartier qui était, dans les années 1970, un havre résidentiel pour les familles de Rabat.

L’objectif est de restructurer le quartier et d’améliorer ses infrastructures pour le rendre plus attrayant et adapté à la vie urbaine et au tourisme.

Ce plan prévoit notamment la création d’espaces verts, l’élargissement des routes et ruelles, ainsi que la restauration de l’aspect esthétique du quartier.

Il s’inscrit dans une série d’initiatives menées depuis plusieurs années pour récupérer le domaine public dans plusieurs zones de Rabat, telles qu’Al Akkari, Les Orangers et la Médina.

Par Walid Ayadi
Le 03/03/2025 à 19h47

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

0/800