Rabat: report du procès en appel d’un ancien diplomate, accusé d’abus sexuels sur mineures

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Revue de presseÂgé de 86 ans, cet ex-ambassadeur, en poste en Hongrie, avait déjà été condamné en première instance à huit ans de prison ferme. Lundi dernier, 11 mars 2024, son procès a repris à Rabat, pour la procédure d’appel. Mais l’audience a été reportée, suite à un malaise qu’il a eu. Une revue de presse d’Al Akhbar.

Le 13/03/2024 à 19h49

L’affaire avait fait scandale, et cet ancien diplomate marocain avait été condamné, en première instance, à huit ans de prison ferme et au versement d’une amende de 200.000 dirhams, pour «détournements de mineures» et «abus sexuels à l’encontre de mineures».

Après ce verdict, qui avait été prononcé en novembre 2023 par un juge de la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat, l’ancien diplomate, né en 1937, avait interjeté appel, écrit Al Akhbar de ce jeudi 14 mars 2024.

Le recours ayant été accepté, le procès a été ouvert par la Cour d’appel de Rabat, et une première audience a été programmée pour lundi dernier, 11 mars 2024, indique le quotidien.

Mais cette audience, après avoir débuté, a dû être reportée, à cause de l’état de santé de l’accusé, ancien ambassadeur du Royaume en poste en Hongrie. Ayant comparu en état de détention, l’ancien diplomate a été pris d’un malaise, suite auquel il a été transporté à l’hôpital pour y recevoir des soins.

L’audience a donc été reportée à une date ultérieure, explique Al Akhbar, qui rappelle que l’épouse de ce diplomate a elle aussi été condamnée dans cette affaire à six mois de prison avec sursis, après s’être retrouvée sous le coup de poursuites judiciaires, en état de liberté provisoire, pour «non-dénonciation d’un crime».

L’affaire date d’il y a moins d’un an, rappelle le quotidien, qui avait été le premier à s’en faire l’écho, au mois d’avril 2023. L’accusé avait alors porté plainte contre une lycéenne, l’accusant de lui avoir volé son téléphone portable.

C’est justement ce smartphone, retrouvé à Souk Legza, à Rabat, où il avait été vendu puis retrouvé par les enquêteurs de la police judiciaire, qui avait permis de détecter ce scandale relevant du détournement de mineures, et qui révélait au grand jour la perversité dont avait pu faire preuve cet ancien ambassadeur du Royaume, en poste à Budapest, en Hongrie.

La brigade des mœurs, relevant de la préfecture de police de Rabat, s’était saisie du dossier, puis avait déféré l’accusé devant le parquet, qui avait ordonné son internement.

Le diplomate s’est par la suite retrouvé sous le coup de poursuites judiciaires. Son procès avait débuté, alors qu’il se trouvait en état de détention provisoire.

Le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat avait convoqué, afin de les entendre, l’accusé, son épouse, des revendeurs de smartphones de Souk Legza, mais aussi cinq lycéennes, toutes mineures, qui figurent parmi les victimes de cet ancien diplomate.

L’enquête menée par le juge d’instruction avait permis de révéler que l’accusé avait pour habitude d’embarquer à bord de son véhicule, devant un lycée de Rabat, des lycéennes mineures. Il les emmenait dans sa villa du quartier Souissi, et abusait d’elles sexuellement, en contrepartie d’argent qu’il leur reversait.

Retraité du ministère des Affaires étrangères depuis 1997, cet ancien diplomate est poursuivi pour «traite d’êtres humains» et «exploitation sexuelle de mineures». Il a écopé, en première instance, d’une peine de huit années de prison ferme.

Son épouse, explique Al Akhbar, âgée de 60 ans, de nationalité française et naturalisée marocaine, quant à elle poursuivie pour «non-dénonciation de crimes portant atteinte aux mœurs», a écopé de six mois de prison avec sursis.

Par Amyne Asmlal
Le 13/03/2024 à 19h49