L’ère de l’impunité est révolue. Désormais, le mécanisme de reddition des comptes est en marche. Dans le monde du sport, qui n’a connu que peu de condamnations, la mise en détention de Mohammed El Haidaoui, président de l’Olympique Club de Safi (OCS), vient de confirmer que la loi est au-dessus de tous. Ce principe est confirmé par la poursuite devant la justice du président de la Fédération royale marocaine des échecs (FRME) pour détournement de deniers publics, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 5 et 6 août.
Avant la mise en marche rigoureuse du principe constitutionnel de corrélation entre responsabilité et reddition des comptes, fait remarquer le quotidien, «certains responsables dans le monde sportif se croyaient à l’abri des poursuites. L’un d’entre eux a même osé demander à la justice de programmer ses audiences le soir, car son activité publique est suivie par des influenceurs et des créateurs de contenus», indiquent les sources du quotidien.
Le quotidien s’interroge sur la propension d’individus, dans le monde du sport et de la politique, «à s’enrichir une fois au pouvoir et à s’exhiber dans des voitures luxueuses, à organiser des rencontres d’affaires dans de grands hôtels et à avoir recours à des opérations d’esthétique». Ces personnes, fait remarquer la même source, étaient convaincues que «la formule de la suspension de l’exécution du jugement les mettait à l’abri de la prison».
En Egypte, Mortada Mansour, président du club égyptien de football de Zamalek, a été incarcéré pour un mois pour «injure» à l’encontre du président de l’autre grand club égyptien, Al Ahly, alors que dans le paysage sportif marocain, s’interroge le quotidien, les cas d’injures sont transmis en direct, sans que le phénomène n’inquiète ses auteurs.
En Allemagne, poursuit le quotidien, le président du Bayern Munich a été condamné à de la prison ferme pour avoir fraudé le fisc. De même, en Espagne, l’ex-président du FC Barcelone a été condamné à cinq ans de réclusion criminelle pour blanchiment d’argent. En Tunisie, rappellent les mêmes sources, deux présidents de clubs ont été écroués pour de graves violations des lois en vigueur dans le pays.
Le quotidien met en lumière le cas de présidents de clubs sportifs ou d’élus mis en examen ou écroués au Maroc. Il s’agit de Mohammed El Haidaoui, président de l’Olympique Club de Safi (OCS), de Mohamed Moubdii, député et président de la commune de Fkih Ben Saleh, du président de la Fédération royale marocaine des échecs (FRME), un président de Ligue, un ancien président de la Fédération royale marocaine de natation (FRMN) et un ancien président du Moghreb Tétouan.