«Je suis très optimiste quant à la capacité des pays africains à adopter et mettre en place une charte africaine de réduction des risques en santé», a déclaré Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé et de la protection sociale, vendredi 18 novembre 2022, à l’issue de la première Conférence africaine sur la réduction des risques en santé, tenue à Marrakech du 16 au 18 novembre 2022.
Un optimisme motivé par deux raisons principales, à savoir la réussite de cette édition, «première en son genre au monde», et surtout la présence de plusieurs hommes politiques africains, notamment le chef du gouvernement et plusieurs de ses collègues. «Plusieurs évènements ont eu lieu au paravent en rapport avec la réduction des risques en santé, toutefois ce qui rend cet événement inédit c’est le portage politique fort de la part des décideurs des pays africains, ainsi qu’une vision orientée sur le long-terme», explique le ministre.
Aux termes des travaux de cette conférence, les 800 participants de haut niveau, dont des praticiens de la santé, des scientifiques, des chercheurs, ainsi que des politiques, ont adopté la Déclaration de Marrakech qui comporte 14 recommandations «réalistes et applicables», d’après Khalid Aït Taleb.
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Parmi ces recommandations figure l’élaboration d’une charte africaine de la réduction des risques de santé fondée sur une vision multipartite en tant que démarche essentielle à la transformation souveraine des systèmes de santé dans un environnement africain qui privilégie la solidarité et la coopération au service de la sécurité sanitaire de toutes les citoyennes et tous les citoyens africains.Une charte pour préserver la santé des AfricainsIl s’agit de la principale recommandation, d’après plusieurs panellistes ayant pris part à cette conférence, ainsi que pour le ministre de la Santé et de la protection sociale. Pour ce dernier, qui se chargera de l’élaboration de ladite charte dans le cadre d’un comité ad hoc impliquant plusieurs experts nationaux et internationaux, la mission ne sera pas du tout «aisée».
«Un travail technique colossal attend le comité ad hoc chargé de l’élaboration de la charte africaine sur la réduction des risques en santé», précise le ministre. «Après l’adoption de cette charte africaine, on se penchera sur la concrétisation des différentes actions engagées», poursuit-il.
L’union fait la force
Pour le ministre, la concrétisation sur le terrain des différentes mesures qui figureront dans cette charte passera «indispensablement» par l’adoption de cette charte par les décideurs politiques de l’ensemble des pays africains.
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Mais comment seront financées les mesures qui figureront dans ladite charte? «Nous aspirons à créer un Fonds africain de financement des différentes actions qui seront engagées dans le cadre de cette charte à l’instar du G20 qui a consacré 1,4 milliard de dollars pour la gestion des crises», réplique le ministre.
«Il faut parvenir à un accord général et à la convergence des politiques publiques et des visions de l’ensemble des pays africains pour faire aboutir ce chantier», souligne encore Khalid Aït Taleb. Il poursuit : «Les décideurs politiques des pays africains sont demandeurs de ce genre d’initiatives. Il suffit qu’il y ait seulement de la convergence des idées des uns et des autres».
On l’aura compris: les pays africains doivent composer dans le cadre d’une union pour parvenir à un degré optimal de réduction des risques en santé. Pour Khalid Aït Taleb, le continent dispose d’un potentiel «énorme» faisant son principal «atout».
«L’Afrique a beaucoup de potentiels et de richesses. La ressource humaine en Afrique est l’une des plus jeunes de la planète». Il suffit de prendre en compte ce potentiel, de l’orienter et de le mettre à niveau pour qu’on puisse soulever le Continent à un niveau supérieur.
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Une charte qui «engage» l’Union africaine?
L’adoption de cette charte par les pays africains engagerait-elle la responsabilité de l’Union africaine ? «Effectivement», répond le ministre de la Santé et de la protection sociale à une question de Le360. «Le terme de charte a déjà une connotation politique importante et relève donc de l’Union africaine», poursuit-il.
Et au responsable gouvernemental de détailler: «Le travail que nous sommes en train de mener avec les experts africains est un travail technique et scientifique. Les recommandations issues des travaux de cette conférence seront déclinées en des conduites à tenir, des actions ainsi que des mesures à prendre qui vont aboutir à un portage politique et seront traduites en une charte». Selon lui, l’aboutissement de cette charte dépendra de son adoption par «le réseau panafricain».