«Lors de la reprise du dialogue social, mardi dernier, Aziz Akhannouch, chef du gouvernement, et Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des Finances, n’ont pas précisé les détails de la réforme des régimes de retraite que compte appliquer l’exécutif», a affirmé Youssef Allakouch, membre du comité exécutif de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), dans un entretien avec Le360.
Il a également révélé que le gouvernement a alerté contre le risque d’une faillite que subira le régime de retraite des fonctionnaires si une réforme n’est pas entreprise.
Il faut rappeler que la Caisse marocaine des retraites (CMR) gère le régime des pensions civiles, le régime des pensions militaires, le régime de retraite complémentaire Attakmili et les régimes non cotisants. Elle est ainsi le principal acteur du secteur de la prévoyance sociale au Maroc qui est la seule actuellement en ligne de mire avec un déficit de plusieurs milliards de dirhams.
Le gouvernement dispose déjà d’une approche préliminaire sur cette réforme qui se base sur le calcul d’un salaire moyen, le relèvement de l’âge de la retraite et l’augmentation des cotisations. Mais, selon le dirigeant syndical, aucun détail de ce projet n’a encore été fourni. «Nous ne pourrons pas bâtir actuellement notre position syndicale sur ce projet sans avoir pris connaissance en détail des propositions du gouvernement», a-t-il précisé.
Notre interlocuteur a également fait savoir que l’UGTM rejette d’ores et déjà tout ce qui risque de toucher aux droits de la classe ouvrière: «Nous avons toujours dit que nous sommes contre le relèvement de l’âge de la retraite à 65 ans, contre 62 ans actuellement, et contre la hausse des cotisations des adhérents. Nous saurons davantage sur cette réforme la semaine prochaine.»
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Youssef Allakouch a abordé d’autres questions liées au dialogue social, telles que la hausse des salaires et l’application du nouveau statut du personnel de l’éducation nationale. À propos de la revendication faite par un syndicat pour un SMIG de 5.000 dirhams, contre le SMIG actuel de 3.200 dirhams, le responsable de l’UGTM a indiqué ne pas être au courant de cette proposition que son syndicat n’a pas avancée lors de la rencontre avec le chef du gouvernement.
«Nous demandons une hausse des salaires pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens qui souffrent de l’inflation», a réitéré le syndicaliste en annonçant le début de l’application de l’accord sur le nouveau statut des enseignants. «Nous avons reçu des assurances que les augmentations de salaires et l’octroi des primes seront versés très prochainement», a-t-il conclu.