Dans la commune rurale de Melilla, située dans la province de Benslimane, les petits exploitants agricoles que Le360 a rencontré ont la mine des mauvais jours. Voilà plusieurs semaines que ces fellahs sont confrontés à l’absence de pluies, une situation qui met en péril leur production pour la saison en cours.
Dans cette zone qui regroupe un nombre importants de fellahs, l’herbe commence à jaunir et les parcours naturelles s’appauvrissent à vue d’œil.
«Le retard des pluies devient très problématique», témoigne l’un d’entre eux, expliquant que les agriculteurs des environs ont déjà engagé les travaux de culture des sols et procédé à l’achat des intrants au prix fort. «Faute de pluie, il faut s’attendre à ce que 80% de la production soit perdue cette saison», lance-t-il, fataliste. «Le cheptel est lui aussi menacé. Les bêtes ne trouvent presque rien à manger sur les parcours naturels, sachant que le prix des aliments de bétails à beaucoup augmenté», ajoute-t-il.
Un autre agriculteur interrogé par Le360 rappelle que cela fait bientôt trois années que la région est confrontée à la sécheresse, si l’on excepte la parenthèse de l’année dernière où les précipitations avaient été au rendez-vous.
«Les petits paysans souffrent énormément de cette situation. Ils croulent sous les crédits et contractent d’autre prêts pour pouvoir les rembourser», affirme-t-il, rappelant que la crise pandémique a également eu des répercussions fâcheuses sur leur santé financière.
A la question de savoir dans combien de temps les cultures seraient définitivement perdues si le retard des pluies venait à se prolonger, un fellah expérimenté répond, catégorique: «si la pluie ne tombe pas dans les 10 jours, tout sera perdu».
«Quand il ne pleut pas, tout devient compliqué pour nous. Tout devient plus cher», abonde dans le même sens un autre agriculteur qui, cette année, a semé des céréales et des légumineuses. «Ici, l’irrigation ne concerne qu’un faible nombre de fellahs, dans une proportion ne dépassant pas 6%. Pour les autres, ils n’ont que leurs yeux pour pleurer», déplore-t-il.
Malgré ces sombres perpectives, il ne perd pas espoir de sauver sa récolte, en cas de précipitations dans les prochains jours. Dans le cas contraire? «Nous serons obligés prendre nos affaires et aller chercher du travail ailleurs, dans les villes, dans les chantiers ou autres», conclut-il.