Révision du Code de la famille: voici les principales réformes en lien avec la religion musulmane

Lors de l'ouverture de la 33ème session du Conseil Supérieur des Oulémas, le 5 juillet 2024, à Rabat.

L’avis du Conseil supérieur des Oulémas a été conforme à la majorité des 17 questions soumises pour avis légal dans le cadre de la révision du Code de la famille, a affirmé Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques. Voici les principales propositions examinées et retenues par le Conseil.

Le 24/12/2024 à 09h47

Dans un exposé devant le roi Mohammed VI, lors d’une séance de travail présidée par le Souverain, lundi 23 décembre au Palais royal à Casablanca, Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, a énuméré les principales propositions de l’Instance chargée de la révision du Code de la famille relatives à la Charia, et qui ont reçu un avis conforme de la part du Conseil supérieur des Oulémas.

Conformément à la décision du roi Mohammed VI de bien vouloir lui soumettre 17 questions pour avis légal, l’avis du Conseil supérieur des Oulémas a été conforme à la majorité de ces questions, tout en précisant les modalités possibles pour une conformité des autres avec les règles de la Charia.

Trois questions sont relatives à des textes formels n’autorisant pas l’Ijtihad. Il s’agit:

- du recours à l’expertise génétique pour établir la filiation paternelle;

- de l’abrogation de la règle du Taâsib

- de la successibilité entre un musulman et un non musulman.

Le ministre, en sa qualité de membre du Conseil supérieur des Oulémas, a ajouté que le Conseil a donné son aval aux propositions de l’Instance concernant:

- la possibilité de conclusion de l’acte de mariage pour les Marocains résidant à l’étranger sans présence de deux témoins musulmans si cela s’avère impossible;

- l’octroi de la tutelle légale des enfants à la mère chargée de la garde;

- la considération du travail de l’épouse au sein du foyer comme une contribution au développement des biens acquis durant la relation matrimoniale.

Il s’agit aussi:

- de l’obligation de la Nafaqa au profit de l’épouse dès l’établissement de l’acte de mariage;

- de l’exclusion du foyer conjugal de l’héritage;

- de la priorisation des créances des deux conjoints résultant de la communauté des biens par rapport aux autres dettes en vertu de leur association;

- du maintien de la garde de la mère divorcée sur ses enfants, même en cas de remariage.

Le ministre a indiqué que les avis émis par les Oulémas ont été soumis à l’appréciation du Roi, et ce, du point de vue de la Maslaha (Intérêt) qui constitue la finalité supérieure de la religion, tout en mettant l’accent sur la clairvoyance qui distingue l’Imamat suprême et la volonté d’Amir Al-Mouminine de concilier, dans le cadre du processus de réforme, entre la préservation des constantes religieuses et nationales et le souci de garantir aux Marocains davantage de dignité et d’équité, en prenant en considération les évolutions que connaît la société.

Le ministre a fait part de la fierté des membres du Conseil supérieur des Oulémas après que SM le Roi a bien voulu saisir le Conseil pour émettre son avis au sujet de certaines propositions de l’Instance chargée de la révision du Code de la famille relatives à la Charia, partant du souci du Souverain d’associer les Oulémas dans la prise des décisions liées à la préservation des constantes de la religion et de la place d’Imarat Al-Mouminine.

Par Le360 (avec MAP)
Le 24/12/2024 à 09h47