Le salafisme est une idéologie, mais cela peut parfois être un moyen de cacher sa vraie nature et de dissimuler les activités criminelles auxquelles on s’adonne. C’est en tout cas ce que l’on pourrait retenir de cette affaire qui vient d’éclater à Salé où un salafiste bigame vient d’être pris en flagrant délit de trafic de psychotropes.
Dans son édition du mercredi 14 juillet, Assabah rapporte que les services de la police relevant de l’arrondissement de Tabriquet viennent de présenter devant le procureur du roi un salafiste soupçonné de trafic de psychotropes. Il avait été pris en flagrant délit de détention de 52 comprimés qu’il proposait à la vente.
Selon la même source, l’enquête sur cette affaire a démarré lorsque des consommateurs de psychotropes ont été interpellés par la police. Lors de leurs interrogatoires, ils ont révélé des éléments permettant d’identifier leur dealer, une personne portant une longue barbe, qui s’habille comme le font les salafistes et qui dispose d’un «snack ambulant». Les enquêteurs dépêchés sur le terrain sont rapidement parvenus à retrouver sa trace, surtout après avoir découvert que plusieurs consommateurs de psychotropes fréquentaient le lieu où le salafiste en question se faisait passer pour un vendeur ambulant de sandwichs. Un plan a alors été mis en place et a permis de l’interpeller en pleine opération de vente de comprimés à un jeune. La fouille sur place a ensuite révélé qu’il détenait une cinquantaine de psychotropes préparés pour être vendus à ses fidèles clients.
Toujours selon Assabah, l’enquête préliminaire a révélé plusieurs éléments qui incriminent le suspect. Le premier est son mode opératoire. Les services de police ont, en effet, confirmé que les clients du dealer le contactaient d’abord par téléphone, avant de le rejoindre sur le lieu de la vente où le salafiste prétend vendre des sandwichs. Ensuite, les enquêteurs ont découvert que l’individu était, en fait, un repris de justice qui venait de purger une longue peine de prison.
La même source ajoute qu’à sa sortie, l’homme s’était marié à deux jeunes filles qui portent le «khimar». Il est devenu par la suite un pratiquant assidu et a acquis une charrette qu’il a transformée en «snack ambulant».
Le suspect a été placé en détention provisoire en attendant l’achèvement de l’enquête.