Santé: crise sociale au sein de l’ANAM

La situation sociale se crispe au sein de l’Agence qui cessera d’exister bientôt. DR

Revue de presseLa situation sociale se crispe au sein de l’Agence nationale de l’assurance maladie qui cessera d’exister bientôt. Ses employés exigent l’accélération de l’approbation de leur nouveau statut et souhaitent bénéficier d’une indemnité pour risques professionnels. Une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 11/02/2024 à 20h22

Alors que la date de dissolution de l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) et son remplacement par la Haute Autorité de la Santé (HAS) approche, un climat de tension sans précédent s’est installé au sein de cette entité. Selon Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du 12 février, «des dizaines de ses fonctionnaires et cadres entament, en effet, un mouvement de contestation, avec un arrêt de travail d’une demi-journée, mardi, accompagné d’un sit-in devant le siège de l’Agence». Mardi dernier, un sit-in préventif a été organisé devant le siège de l’Agence à Rabat.

Le bureau syndical de l’ANAM, qui relève de l’UMT, affirme que la décision de la grève intervient en réaction à l’atermoiement du gouvernement qui n’a toujours pas répondu aux revendications des fonctionnaires et autres employés de l’Agence. L’une des principales revendications, explique le quotidien, consiste en l’accélération de la modification du statut des employés avant la dissolution de l’ANAM.

Le syndicat appelle également à faire bénéficier ces derniers, et avec effet rétroactif, d’une indemnité pour risques professionnels dont ils ont été privés depuis plus d’une décennie.

En même temps, le bureau syndical exige le versement, au titre de cette même indemnité, d’un montant de 3.000 dirhams net par mois au profit de l’ensemble du personnel de l’Agence.

L’ANAM, rappelle le quotidien, cessera d’exister bientôt, selon les dispositions de la loi-cadre 06-22 promulguée en décembre 2022. La Loi-cadre prévoit, en effet, la création de la Haute Autorité de la Santé(HAS) qui sera désormais en charge d’encadrer techniquement l’assurance maladie obligatoire, d’accréditer les établissements de santé publics et privés, d’arbitrer les litiges entre les professionnels de la santé et d’évaluer la qualité des services rendus aux usagers. Elle aura également un rôle consultatif sur les politiques publiques dans le domaine de la santé et contribuera à l’élaboration de guides de formation et de bonnes pratiques médicales.

Or, juste après l’adoption du projet de loi portant création de la HAS en conseil de gouvernement, le personnel de l’ANAM a saisi le chef de l’Exécutif, le ministre de la Santé et la ministre de l’Économie et des finances, les appelant à engager un débat sur la mise en place d’un cadre et d’une vision pour le déploiement des ressources humaines qui seront chargées de la mise en œuvre du chantier de la réforme de la Santé.

Dans cette missive, il est relevé que la dissolution de l’Agence rend incertain l’avenir de plusieurs dizaines de ses employés, puisque leur sort n’a pas été précisé dans la loi instaurant la HAS.

Il se trouve justement, poursuit le quotidien, que dans un document officiel émanant du ministère de l’Économie et des finances, il est clairement précisé que les agents permanents et stagiaires, les contractuels et tous les employés de l’ANAM seront transférés à la Haute Autorité de la Santé.

En attendant l’adoption d’un nouveau statut qui leur sera dédié, ils continueront à relever du statut de l’ANAM. Mais, précise le document, de toutes les manières, les droits dont ils bénéficient au sein de l’Agence ne seront aucunement touchés.

Par Amyne Asmlal
Le 11/02/2024 à 20h22