C’est un autre drame familial qui vient de se dérouler dans le douar El Haddad, dans la commune de Sahrij (province de Kelaa Sraghna). Mercredi dernier, un homme y a assassiné sa femme enceinte avant de s’attaquer à sa belle-mère, qui a été hospitalisée dans un étant jugé très critique. A l’origine de cette boucherie, les soupçons de l’homme qui pensait que les deux femmes avaient essayé de l’ensorceler. Selon les détails rapportés dans Al Massae de ce vendredi 25 juillet, tout a commencé quand l’homme en question, la quarantaine, est allé voir un gastro-entérologue pour se plaindre de terribles maux à l’estomac. Le spécialiste a multiplié les examens pour finalement parvenir à cette conclusion: son patient ne présentait aucun symptôme précis de quelque maladie que ce soit.
De retour chez lui, l’homme a continué à se poser des questions sur l’étrange mal qui lui pourrissait la vie. Et, comme il l’avouera aux enquêteurs, c’est sa fille qui sèmera, en toute innocence, le doute dans son esprit. La fillette lui dira, en effet, que sa maman et sa grand-mère avaient mis une drôle de substance, qu’elle n’a pas su définir, dans son jus de fruit. Dans un milieu rural où de telles croyances ont la peau dure, l’individu a conclu à un ensorcellement. Il allait par la suite presser sa femme d'avouer. Excédée, elle passera aux aveux et déclarera qu’elle et sa mère lui avaient fait avaler du "Toukal" (potion faite de mélange d'ingrédients assez célèbres au Maroc).
La suite est faite de violences et de sang. L’homme, muni de solides câbles, attachera sa femme enceinte à une poutre en ciment armé, et la rossera copieusement avant de l’étrangler à l’aide de son foulard. Alertée par les cris de sa fille, la belle-mère volera à son secours et manquera subir le même sort: son gendre lui assènera en effet des coups de marteau à la tête après lui avoir brisé les jambes pour l'empêcher de s’enfuir. La vieille femme a été admise aux urgences d’un hôpital de Marrakech. Le présumé meurtrier a été arrêté par les gendarmes. Entendu par la justice, il attend son procès. Sa vie a basculé. Celle de sa petite fille aussi, qui se retrouve livrée à elle-même, privée à la fois de sa maman, assassinée, et de son père qui risque de passer une bonne partie de sa vie, sinon le reste de sa vie, en prison. Elle ne pourra plus compter que sur sa grand-mère. Encore faudra-t-il que cette dernière échappe à la mort contre laquelle elle lutte en ce moment, dans le service de réanimation de l'hôpital.