"Sebta interdit la mixité dans ses passages". Al Ahdath Al Maghribia, qui titre ainsi un article publié dans son édition de ce mardi 20 juin, nous apprend que les autorités du préside occupé de Sebta examinent des solutions organisationnelles au niveau du passage dit "Tarajal II", et ce pour mettre fin aux bousculades quotidiennes qui entravent la circulation via ce nouveau couloir long de quelque 500 mètres. L'interdiction de la mixité "n'a aucune motivation religieuse liée à un islamisme radical", souligne le quotidien qui indique que cette mesure trouve sa justification dans le fait que des femmes âgées servant de "mules" se font piétiner par les hommes.
Le journal oublie néanmoins de dire que les bousculades trouvent parfois leur origine dans les coups de matraques qu'assènent les forces de l'ordre à ces pauvres "mules". Le quotidien casablancais tente cependant de rassurer. "Désormais, la priorité de passage sera accordée aux femmes. Le passage sera alternatif, un jour réservé aux femmes et le jour suivant aux hommes". Ces derniers devront respecter cette nouvelle organisation. Mais les autorités espagnoles ignorent si ce scénario réussira.
A noter que, chaque jour, des milliers de "mules", hommes et femmes, chargées de dizaines de kilos de produits de contrebande, empruntent des couloirs spéciaux pour livrer leurs marchandises à M'Diq et Fnideq, en échange de quelques dizaines de dirhams pour la location de leur dos. Les autorités espagnoles autorisent quotidiennement, à partir de 11H00, ces "mules" à emprunter ces passages cloisonnés et entourés de grillages, passages qui ressemblent tristement aux couloirs réservés aux fauves des cirques.
A la frontière avec Sebta, passent également ce qu'on appelle les terribles "brigadiers", ces vieilles voitures remplies jusqu'au dernier centimètre de produits de contrebande. Ces centaines de voitures, qui circulent sous les yeux des douaniers marocains impuissants, viennent achever l'entrave de la fluidité de la circulation routière entre les deux rives. Ces "brigadiers" travaillent aussi pour des commerçants du nord du Maroc. Bien que les Espagnols leur interdisent la circulation le week-end, ils trouvent le moyen de violer cet interdit.