L’opération de recensement des logements totalement ou partiellement détruits par le séisme du 8 septembre, qui a commencé lundi 18 septembre, est sur de bons rails. Le bilan des dégâts se chiffre en milliers de familles touchées et de nombreuses infrastructures mises à mal.
Dans la province d’Al Haouz, les comités de recensement des ménages concernés se sont constitués, en application des hautes instructions royales, avec la collaboration des autorités locales, de l’Agence urbaine de Marrakech, et de plusieurs autres institutions clés, notamment le Laboratoire public d’essais et d’études (LPEE), la Protection civile, la Gendarmerie royale et des membres de la société civile.
Ces opérations, prévues pour durer une douzaine de jours, ont pour principal objectif d’évaluer l’étendue des dégâts, qui, selon les premières estimations, touchent plus de 11.000 personnes. Les missions de ces comités techniques englobent le recensement des habitants des bâtisses endommagées, le diagnostic des bâtiments affectés, l’évaluation des pertes et l’élaboration de rapports pour chaque construction.
Les premières conclusions des experts considèrent que les dommages dans cette zone ont été considérables, causés principalement par des glissements de terrain et des chutes de pierres.
Du côté de la province de Chichaoua, des équipes pluridisciplinaires, composées de représentants des autorités locales, du ministère de l’Habitat, de l’Agence urbaine d’Essaouira, du Laboratoire public d’essais et d’études ainsi que des représentants de la Gendarmerie royale, sillonnent les zones sinistrées, touchant 754 douars et environ 50.000 familles.
Selon le chef de service des Affaires juridiques de l’Agence urbaine d’Essaouira, ces comités ont renseigné des fiches techniques richement documentées sur les bâtiments observés et recensés, fiches qui seront transférées aux services concernés pour le relogement des victimes dans le respect de leurs spécificités régionales.
Dans la province de Taroudant, plusieurs commissions ont été déployées pour évaluer les dégâts dans les communes les plus touchées. Une source au Conseil communal a confirmé le déplacement de six commissions, en coordination avec le ministère de l’Intérieur, celui de l’Habitat et l’Agence urbaine de Taroudant. Objectif: constater les dommages et évaluer les besoins dans les communes et les localités qui ont subi le plus de dégâts suite au séisme, à savoir Tizi n’Test, Tafingoult, Tigouga, Talkounjt, Ounayen et Sidi Ouaziz.
Ces commissions ont soumis leurs rapports concernant les habitations menaçant ruine. À cet égard, le Conseil communal de Taroudant a averti les citoyens concernés par près de 85 décisions de démolition. Il sera, par ailleurs, procédé à la mobilisation d’autres commissions mixtes afin de couvrir le reste des communes relevant de la province, dont le bilan des dégâts compte 35 communes affectées, 522 douars, ainsi que 5.497 familles et 24.805 personnes sinistrées.
Programme de reconstruction: un budget de 120 milliards de dirhams sur 5 ans
Pour rappel, le roi Mohammed VI a présidé, hier mercredi 20 septembre au Palais royal de Rabat, une séance de travail consacrée au programme de reconstruction et de mise à niveau générale des régions sinistrées par le séisme d’Al Haouz.
D’un budget prévisionnel global estimé à 120 milliards de dirhams, sur une période de 5 ans, la première version du programme intégré et multisectoriel présenté devant le Souverain couvre les six provinces et préfecture affectées par le tremblement de terre (Marrakech, Al Haouz, Taroudant, Chichaoua, Azilal et Ouarzazate), ciblant une population de 4,2 millions d’habitants.