Deux jours après le début du Ramadan, le boycott des dattes algériennes a rencontré un succès retentissant auprès du public, bien qu’il ait engendré des pertes financières substantielles pour les commerçants concernés. Un négociant de Derb Mila, l’un des plus grands marchés de dattes au Maroc, a confié que ce mouvement de boycott avait été quasi total, à la suite d’appels largement diffusés sur les réseaux sociaux, rapporte Assabah dans son édition du mardi 4 mars. Cette mobilisation s’est renforcée après la publication de rapports étrangers alertant sur la présence de substances cancérigènes dans les dattes algériennes, en raison de l’utilisation de produits chimiques nocifs.
Le même interlocuteur a souligné l’ampleur des pertes subies par les commerçants face à ce rejet massif, d’autant plus que les producteurs marocains de dattes dénoncent depuis longtemps la concurrence déloyale des dattes algériennes, vendues à des prix très bas. Il a également précisé que les citoyens ont massivement répondu à l’appel au boycott, notamment après un sit-in de protestation organisé récemment par une association de commerçants de dattes et un groupe de consommateurs dans le souk de Derb Mila. Les manifestants ont dénoncé l’introduction clandestine de tonnes de produits algériens n’ayant pas été soumis à un contrôle sanitaire rigoureux.
Ces dattes, introduites illégalement sur le territoire marocain, sont vendues à des prix défiant toute concurrence, car elles échappent aux droits de douane et aux taxes habituelles, relaie Assabah. Le boycott a été suivi à grande échelle, plaçant les commerçants concernés face à un défi sans précédent, malgré les tentatives de certains importateurs de falsifier les certificats d’origine pour écouler leurs stocks. Par ailleurs, des sources bien informées révèlent que des distributeurs tunisiens rachètent ces dattes algériennes à bas prix pour les revendre sous couvert d’un certificat d’origine tunisien. Le port de Tanger Med demeure la principale porte d’entrée pour l’importation de ces dattes, suivi de ceux de Casablanca et de Beni Ansar, où certains opérateurs tunisiens tentent de tirer profit de ce boycott pour réaliser des gains illicites.
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