Nadia Bouzendoufa est une parlementaire du PAM élue sur la liste régionale, à Marrakech-Safi, lors du scrutin du 8 septembre 2021. La députée est également depuis peu candidate pour préparer un doctorat en droit. Elle vient de s’inscrire au cycle doctoral, en droit public, à la Faculté de droit relevant de l’université Abdelmalek Essaâdi, à Tanger, au titre de l’année universitaire 2022/2023.
Jusque-là rien d’anormal, la députée désireuse de parfaire ses connaissances et compléter son parcours académique est parfaitement dans son droit. Sauf qu’elle est aussi en infraction aux lois organisant l’enseignement supérieur. En fait, sa formation en littérature française ne lui donne pas le droit d’accéder à une filière de sciences juridiques, écrit le quotidien Al Akhbar qui rapporte l’information dans son numéro du jeudi 25 mai.
L’affaire ayant soulevé un tollé, le ministre, également du PAM, s’est empressé d’envoyer une commission d’inspection à la Faculté de droit de Tanger pour tirer tout cela au clair.
Une fois sur place, les enquêteurs ont pu apprendre que l’étudiante a été effectivement acceptée au laboratoire du droit public. Or, comme le veut le règlement pédagogique, pour que son inscription soit valide, elle doit avoir effectué un master également en droit public.
Soit. L’étudiante-parlementaire connaît le règlement. Ainsi, en guise du diplôme requis, son dossier d’inscription contient une «attestation de master en gouvernance» délivrée par un établissement d’enseignement supérieur privé basé à Agadir. Mais en y regardant de plus près, les membres de la commission se sont aperçus que l’étudiante a pu obtenir cette attestation en s’inscrivant avec sa licence en littérature française.
D’après le quotidien, citant des sources à l’université, le responsable du laboratoire a rédigé un rapport détaillé sur ce cas qu’il a remis à la présidence de l’université qui, à son tour, l’a transmis au ministère. L’étudiante assure les mêmes sources fait partie d’une liste préliminaire des étudiants reçus au cycle doctorale, elle ne dispose pas encore de sa carte d’étudiante qui formalise son inscription définitive.
L’inscription définitive intervient après étude détaillée de son dossier, précise Al Akhbar. La procédure d’inscription est claire. Or, à ce jour, l’étudiante qui a déposé son inscription sur une plateforme électronique mise en place à cet effet, n’a pas encore complété son dossier d’inscription. L’université l’a d’ailleurs relancée à deux reprises pour qu’elle joigne à son dossier son diplôme du master. Un délai de 15 jours lui a été accordé. Et jusqu’à mercredi, elle ne l’avait pas encore fait.
Le pire c’est que le master que la parlementaire avait obtenu n’est même pas agréé par le ministère de l’Enseignement supérieur. Pourtant une dizaine d’étudiants se sont bien inscrits en même temps qu’elle dont une majorité de fonctionnaires, et tout comme elle se sont vu délivrer une attestation. Cela malgré le fait que l’établissement qui a délivré ce diplôme a ouvert un «master de gouvernance territoriale» et inscrit des étudiants qui ont entamé leur cursus avant même d’obtenir l’agrément nécessaire.