Dans une mise au point parvenue vendredi à la MAP, le ministère souligne que les deux visites de terrain effectuées successivement par ce département, l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) et l’ambassade d'Espagne au Maroc, les 10 et 11 mai 2018, ainsi que par le ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration fin mai, ont révélé qu'aucun cas de harcèlement sexuel n'a été constaté à l'égard de ces ouvrières, à l'exception d'un cas concernant un individu, âgé de 47 ans, qui fait l’objet d'une enquête judiciaire en Espagne, avant qu'une décision ne soit prise au sujet de cette affaire.
Le ministère note dans ce cadre qu’il poursuivra avec les parties concernées la vigilance afin de s'assurer de toutes les déclarations attribuées à certaines saisonnières marocaines et d’agir convenablement avec les résultats de toute enquête judiciaire ouverte à ce propos.
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La même source indique que le retour des ouvrières marocaines avait commencé le 25 mai 2018 et que l'opération se poursuivra jusqu'au début juillet courant.
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Le ministère de l'Emploi explique, à cet égard, qu'il a été procédé à l’organisation du retour de 400 ouvrières le 5 juin, qui a coïncidé avec la fin de la période de récolte des fruits rouges dans la ferme concernée par les allégations d’harcèlement, sachant que l'employeur ne peut permettre le départ des travailleuses avant la fin la cueillette, en raison du manque d'une main d’œuvre locale.
Le département ministériel précise que le salaire, fixé à 37 euros pour une journée de travail de 6 heures et demie, demeure assujetti aux heures de travail de chaque salarié, ajoutant que la durée du visa délivré dépasse en général beaucoup la période du travail.
Dans le cadre du suivi continu des conditions de déplacement et d'emploi des ouvrières saisonnières dans la province de Huelva et de l’opération de leur retour après la fin de leurs contrats, le ministère fait savoir que les départements gouvernementaux concernés continuent de suivre l'opération à travers des réunions et des contacts.
Le ministère rappelle dans ce sens la réunion tenue entre le ministère de l'Emploi et de l'insertion professionnelle et l'ambassade d'Espagne au Maroc (conseiller social), le contact établi par le ministère de l’Emploi avec les services du consulat général du Royaume du Maroc à Séville ainsi que la réunion tenue entre les ministères de l’Emploi, des Affaires étrangères, des Marocains résidant à l'étranger.
Il a fait état d'une augmentation du nombre des saisonnières de 3.000 en moyenne annuelle lors des 5 dernières années à 15.134 lors de la saison agricole 2018, ce qui constitue, selon lui, un exploit important qui pose plusieurs contraintes et défis lesquels interpellent employeurs et autorités gouvernementales en charge de la gestion des flux migratoires dans les deux pays, ainsi que le ministère de l'Emploi pour agir dans le but d’améliorer de façon continue les conditions de travail adéquates des ouvrières.
Pour améliorer les opérations d'emplois des travailleuses dans les exploitations espagnoles, les parties concernées ont convenu de mettre en place un mécanisme pour accompagner ces saisonnières durant toute la période de récole à l'instar du système d'"intermédiaires" mis en place en 2008 et 2009 avec le financement de l'Union européenne, à travers des intermédiaires (femmes marocaines parlant l'espagnol) chargées du suivi des conditions des travailleurs sur place et d'oeuvrer à la mise à leur disposition d'une ligne verte de contacts avec les intermédiaires en cas de nécessité.
Ce mécanisme est à même de renforcer les conditions de réussite des opérations d'emploi lors des prochaines saisons agricoles, notamment à la lumière de la volonté et de la disposition affichées par les associations des entreprises espagnoles d'accorder davantage d'opportunités aux travailleuses marocaines au cours des prochaines années et de prolonger les permis de travail, selon la même source.
Les services de l’inspection du travail espagnole ont établi, dès le début de la campagne agricole, un programme pour organiser des visites de terrain en vue de s'enquérir de la situation des saisonnières marocaines sur les lieux de travail et d'assurer le contrôle du respect de la législation du travail en vigueur (salaire, durée de travail et logement), précise le ministère, ajoutant qu'il sera procédé à l’amélioration des conditions de séjour des ouvrières dans certaines exploitations agricoles, dont le nombre demeure très limité. Les entreprises concernées qui attirent la main-d’œuvre étrangère sont tenues ainsi de respecter le cahier des charges fixé par les autorités espagnoles, relève-t-on de même source
Il a été convenu également, poursuit le ministère, de renforcer les campagnes de sensibilisation en faveur des ouvrières saisonnières candidates à l'émigration avant leur sortie du territoire national, et d'assurer le suivi de leurs conditions à leur retour au pays à travers la réalisation de sondages sur les conditions de travail et les moyens de les améliorer.
Le ministère réaffirme en conclusion que la coordination se poursuivra entre les services consulaires marocains à Séville et la responsable gouvernementale de la province de Huelva, au sujet des développements du dossier des ouvrières saisonnières, le but étant d'améliorer les conditions de travail des saisonnières agricoles marocaines et de leur garantir toutes les conditions de réussite.