Travailleuses marocaines à Huelva: le ministre Yatim persiste et signe

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Le ministère de l'Emploi a indiqué qu'aucun cas de harcèlement sexuel à l'encontre de travailleuses marocaines saisonnières à Huelva en Espagne, n'a été constaté, à l'exception de celui concernant une personne faisant actuellement l’objet d'une enquête judiciaire dans le pays ibérique.

Le 09/06/2018 à 09h58

Dans une mise au point parvenue vendredi à la MAP, le ministère souligne que les deux visites de terrain effectuées successivement par ce département, l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) et l’ambassade d'Espagne au Maroc, les 10 et 11 mai 2018, ainsi que par le ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration fin mai, ont révélé qu'aucun cas de harcèlement sexuel n'a été constaté à l'égard de ces ouvrières, à l'exception d'un cas concernant un individu, âgé de 47 ans, qui fait l’objet d'une enquête judiciaire en Espagne, avant qu'une décision ne soit prise au sujet de cette affaire.

Le ministère note dans ce cadre qu’il poursuivra avec les parties concernées la vigilance afin de s'assurer de toutes les déclarations attribuées à certaines saisonnières marocaines et d’agir convenablement avec les résultats de toute enquête judiciaire ouverte à ce propos.

La même source indique que le retour des ouvrières marocaines avait commencé le 25 mai 2018 et que l'opération se poursuivra jusqu'au début juillet courant.

Le ministère de l'Emploi explique, à cet égard, qu'il a été procédé à l’organisation du retour de 400 ouvrières le 5 juin, qui a coïncidé avec la fin de la période de récolte des fruits rouges dans la ferme concernée par les allégations d’harcèlement, sachant que l'employeur ne peut permettre le départ des travailleuses avant la fin la cueillette, en raison du manque d'une main d’œuvre locale.

Le département ministériel précise que le salaire, fixé à 37 euros pour une journée de travail de 6 heures et demie, demeure assujetti aux heures de travail de chaque salarié, ajoutant que la durée du visa délivré dépasse en général beaucoup la période du travail.

Dans le cadre du suivi continu des conditions de déplacement et d'emploi des ouvrières saisonnières dans la province de Huelva et de l’opération de leur retour après la fin de leurs contrats, le ministère fait savoir que les départements gouvernementaux concernés continuent de suivre l'opération à travers des réunions et des contacts.

Le ministère rappelle dans ce sens la réunion tenue entre le ministère de l'Emploi et de l'insertion professionnelle et l'ambassade d'Espagne au Maroc (conseiller social), le contact établi par le ministère de l’Emploi avec les services du consulat général du Royaume du Maroc à Séville ainsi que la réunion tenue entre les ministères de l’Emploi, des Affaires étrangères, des Marocains résidant à l'étranger.

Il a fait état d'une augmentation du nombre des saisonnières de 3.000 en moyenne annuelle lors des 5 dernières années à 15.134 lors de la saison agricole 2018, ce qui constitue, selon lui, un exploit important qui pose plusieurs contraintes et défis lesquels interpellent employeurs et autorités gouvernementales en charge de la gestion des flux migratoires dans les deux pays, ainsi que le ministère de l'Emploi pour agir dans le but d’améliorer de façon continue les conditions de travail adéquates des ouvrières.

Pour améliorer les opérations d'emplois des travailleuses dans les exploitations espagnoles, les parties concernées ont convenu de mettre en place un mécanisme pour accompagner ces saisonnières durant toute la période de récole à l'instar du système d'"intermédiaires" mis en place en 2008 et 2009 avec le financement de l'Union européenne, à travers des intermédiaires (femmes marocaines parlant l'espagnol) chargées du suivi des conditions des travailleurs sur place et d'oeuvrer à la mise à leur disposition d'une ligne verte de contacts avec les intermédiaires en cas de nécessité.

Ce mécanisme est à même de renforcer les conditions de réussite des opérations d'emploi lors des prochaines saisons agricoles, notamment à la lumière de la volonté et de la disposition affichées par les associations des entreprises espagnoles d'accorder davantage d'opportunités aux travailleuses marocaines au cours des prochaines années et de prolonger les permis de travail, selon la même source.

Les services de l’inspection du travail espagnole ont établi, dès le début de la campagne agricole, un programme pour organiser des visites de terrain en vue de s'enquérir de la situation des saisonnières marocaines sur les lieux de travail et d'assurer le contrôle du respect de la législation du travail en vigueur (salaire, durée de travail et logement), précise le ministère, ajoutant qu'il sera procédé à l’amélioration des conditions de séjour des ouvrières dans certaines exploitations agricoles, dont le nombre demeure très limité. Les entreprises concernées qui attirent la main-d’œuvre étrangère sont tenues ainsi de respecter le cahier des charges fixé par les autorités espagnoles, relève-t-on de même source

Il a été convenu également, poursuit le ministère, de renforcer les campagnes de sensibilisation en faveur des ouvrières saisonnières candidates à l'émigration avant leur sortie du territoire national, et d'assurer le suivi de leurs conditions à leur retour au pays à travers la réalisation de sondages sur les conditions de travail et les moyens de les améliorer.

Le ministère réaffirme en conclusion que la coordination se poursuivra entre les services consulaires marocains à Séville et la responsable gouvernementale de la province de Huelva, au sujet des développements du dossier des ouvrières saisonnières, le but étant d'améliorer les conditions de travail des saisonnières agricoles marocaines et de leur garantir toutes les conditions de réussite.

Le 09/06/2018 à 09h58

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Comme par hasard, juste après l'explosion de ce méga scandale, la ferme accusée de viols et de maltraitance renvoie les travailleuses au maroc avant la fin des enquêtes ouvertes. Si il n'y a pas de victimes, il n'y a pas de crime. Pire que ça, le ministère et l'anapec justifient cela par la fin de la compagne de récolte qui n'a duré que deux semaine à peine. Ce manque affreux de responsabilité, de compétence et de patriotisme de ces soi-disant responsables est dégoûtant. Un gouvernement qui envoie des femmes en situation de précarité massivement en espagne et les met naïvement sans suivi ni encadrement à la merci des fermiers espagnols, ne me représente pas. Oublier le lait et l'eau, c'est ce qu'il faut boycotter.

le meilleur moyen de rendre leur dignité à ces braves femmes (et à tous les Marocains par la même occasion) est de créer au Maroc même les mêmes exploitations qu'à Huelva, et de concurrencer ces paysans exclavagistes espagnols. Il n'est pas nécessaire que le Gouvernement se transforme lui-même en entrepreneur pour celà. Il suffit qu'il promulgue un code économique octroyant aux entrepreneurs privés des incitants fiscaux favorisant le recrutement pour ce type d'activités (avec des conditions de travail acceptables et ciblant particulièrement ce profil de travailleuses). Il ne manque ni capitaux, ni terrains, ni compétence au Maroc. Juste une volonté politique. Le gouvernement doit prendre bien entendu l'initiative de lancer des appels à projets dans ce sens. Il doit aussi prévoir d'aider les investisseurs pour la commercialisation de leurs récoltes (par exemple dans le cadre de l'accord agricole UE-Maroc). Et là les exclavagistes espagnols l'auront dans le baba; car ils ne pourront jamais alors nous concurrencer dans les coûts de productions.

Ce clownesque sinistre plutôt que ministre Yatim devrait suivre le chemin de Lahcen Hliba Douida pour incompétence et pour avoir failli à sa mission. Il se fait l'avocat des violeurs et des harceleurs espagnols au lieu de soutenir nos compatriotes dans la détresse. Il va à contre courant des enquêtes des journalistes qui rapportent des témoignages de fermiers qui traitent et appellent les Marocaines, je cite de "putes". Je rends ici hommage à toutes les Marocaines, de toutes les conditions et plus particulièrement les plus modestes d'entre elles, pour leur courage, leur sens du sacrifice, leur sensibilité, le nobles valeurs qui les animent et qu'elles transmettent à leurs enfants, en dépit d'une vie très difficile et pénible.

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