Trois questions au sujet du virus Ebola

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Depuis décembre 2013, l’Afrique de l’Ouest est frappée par la plus grave épidémie d’Ebola depuis l’apparition du virus. Plus de 1000 morts en neuf mois sur 1975 personnes infectées. Le360 s’est donc penché pour vous sur l’origine du virus, son mode de contamination et sur la question du traitement.

Le 18/08/2014 à 13h46

Quelle est l’origine de l’épidémie actuelle ?

Son origine exacte est encore inconnue, mais on sait que le virus se transmet à l’homme par l’intermédiaire d’animaux sauvages, vivants ou morts, comme les singes ou les antilopes. Certaines espèces de chauves-souris seraient les réservoirs naturels du virus. Ebola est d’abord apparu pour la première fois en 1976 en Afrique centrale. Plus précisément, dans un village situé près de la rivière Ebola en République démocratique du Congo (RDC). Depuis, une vingtaine d’épidémies mortelles ont touché la RDC, le Soudan du sud, le Congo, l’Ouganda et le Gabon. A chaque fois, elles ont été circonscrites dans des villages isolés. Il existe en fait 5 formes du virus Ebola. L’épidémie actuelle serait de souche zaire. Elle s’est déclarée en Guinée dans un territoire situé à la frontière avec la Sierra Leone et le Libéria. C’est ici que « le patient zéro » a été identifié. Il s’agissait d’un enfant de 2 ans dans le village de Ghékédou. Malgré les fermetures de frontières, le virus a commencé à sévir en Sierra Leone et au Libéria au rythme des mouvements de populations.

Comment le virus se propage-t-il ?

2 à 21 jours, en moyenne 8, c’est le temps qu’il faut pour que le virus se développe après l’infection. Les premiers symptômes n’apparaissent qu’après cette période. La personne infectée n’est pour l’instant pas contagieuse : la transmission interhumaine du virus n’est donc pas encore possible. Le virus se propage par un contact direct, d’une peau lésée ou de muqueuses avec les liquides biologiques d’une personne infectée (sang, salive, sueur…). Un objet infecté peut également être à l’origine d’une contamination. Mais le virus, selon l’OMS, ne se transmettrait pas par voie respiratoire comme une simple grippe. Par conséquent, les premiers exposés sont bien souvent les proches de la personne malade et le personnel médical. Fortes fièvres, faiblesses intenses, vomissements, diarrhées… font partis de la longue liste de symptômes de la maladie. Si certains patients survivent au virus, le taux de létalité d’Ebola peut atteindre 90 % et plus de 50 % en moyenne.

Pourquoi n’existe-t-il pas encore de traitement ?

Actuellement, il n’y a pas de traitement spécifique contre le virus Ebola, ni de vaccins homologués Tout est au stade d’essai ou encore d’évaluation. La seule chose que peuvent faire les médecins est de s’attaquer aux symptômes telles que la fièvre et la déshydratation plutôt qu’au virus lui-même. Mais il y a un espoir, le ZMAPP, un traitement expérimental testé actuellement sur plusieurs patients. Un signe encourageant sachant que la maladie fait encore des ravages. L’arrivée récente d’un Libérien au Nigéria et la contamination rapide d’une dizaine de nigérians font craindre d’une diffusion à grande échelle dans le pays le plus peuplé d’Afrique, avec 177 millions d’habitants. S’il est peut probable qu’Ebola puisse se développer en dehors des zones tropicales ou dans les pays développés, agir en Afrique est une nécessité. L’OMS a proclamé une urgence de santé publique mondiale, débloqué une enveloppe de 100 millions de dollars et autorisé les traitements expérimentaux.

Par Khadija Ben Hayyan
Le 18/08/2014 à 13h46