Un an et demi après le séisme d’Al Haouz, l’effort de reconstruction se poursuit

متضررو زلزال الحوز يستعيدون أجواء الإفطار داخل منازلهم الجديدة

Une maison fraîchement reconstruite au douar Agadir Elfokara, dans la commune rurale d’Aghouatim, un an et demi après le séisme d'Al Haouz. (M.Marfouk/Le360)

Le 17/03/2025 à 11h03

VidéoDix-huit mois après le tremblement de terre qui a touché la province d’Al Haouz, le 8 septembre 2023, la reconstruction est en marche. Au douar Agadir Elfokara, relevant de la commune rurale d’Aghouatim, les efforts portent leurs fruits: de nouvelles habitations remplacent les abris de fortune. Les images.

El Habib Amrig, habitant du douar Agadir Elfokara, dans la commune rurale d’Aghouatim, observe avec émotion les murs fraîchement érigés de sa nouvelle maison. Pendant de longs mois, sa famille avait trouvé refuge sous une tente, avant de recevoir les aides accordées aux populations sinistrées dans le cadre du programme de réhabilitation. Aujourd’hui, il se sent revivre. «Le plus dur, c’était l’attente. Nous avions peur que les choses prennent trop de temps, mais les aides sont arrivées et les travaux ont pu commencer. Maintenant, ma famille a enfin un toit», confie-t-il, tout sourire.

Non loin de là, Amina, la cinquantaine, a dû surmonter une douleur encore plus grande. Le séisme lui a arraché sa mère, l’obligeant à affronter seule les mois qui ont suivi la catastrophe. Pendant des semaines, elle aussi a vécu sous une tente. «Nous avons vécu dans des conditions difficiles. Mais grâce aux aides, au programme de reconstruction et à la mobilisation des autorités locales, j’ai aujourd’hui une maison où je peux enfin me sentir en sécurité», témoigne-t-elle.

Comme Amina et El Habib, des milliers de familles ont vu leur quotidien bouleversé par la catastrophe, mais elles ont pu compter sur la mobilisation de tous pour les aider à retrouver des conditions de vie décentes. Durant les premiers jours après le séisme, l’urgence a été de porter secours aux sinistrés, de leur fournir un abri, de s’assurer qu’aucune famille ne soit livrée à elle-même. Dans un premier temps, l’installation de tentes et la distribution de vivres ont permis d’amortir le choc, mais la question de la reconstruction s’est rapidement imposée comme une priorité absolue.

La mise sur pied d’un plan de réhabilitation a permis de structurer cette opération autour d’un objectif clair: reconstruire des logements sûrs, conformes aux normes parasismiques, tout en respectant l’architecture traditionnelle de la région. Un an plus tard, les résultats sont là. Dans la province d’AL Haouz, plus de 15.100 maisons ont été reconstruites ou réhabilitées, soit 60% du programme achevé. Le nombre de tentes, qui culminait à 35.500 au lendemain du séisme, est aujourd’hui réduit à près 3.200 unités, explique Hassan Ighighi, coordinateur du programme de réhabilitation dans la province.

On s’en doute, le déploiement de ce programme n’a pas été de tout repos. Pendant les premiers mois, il a fallu établir un recensement précis des sinistrés, coordonner les aides et s’assurer que chaque projet de reconstruction respecte les normes en vigueur. L’évacuation des débris a constitué une étape déterminante, avec le déblaiement des ruines de plus de 23.500 habitations. Les permis de construire ont ensuite été délivrés dans des délais raccourcis, garantissant que chaque bénéficiaire puisse entamer ses travaux dans les meilleures conditions possibles.

Toutefois, malgré ces avancées, il reste encore du chemin à parcourir. Environ 10% des familles concernées par le programme n’ont pas encore entamé les travaux de leur nouveau logis, pour diverses raisons. Certains bénéficiaires sont empêtrés dans des litiges fonciers, notamment en raison de conflits entre héritiers sur la propriété des terrains. D’autres tardent à engager la construction, par manque de moyens pour compléter son financement… ou par simple hésitation. Face à ces retards, les autorités locales ont intensifié les rappels et les incitations, allant jusqu’à envisager des mesures plus strictes pour s’assurer qu’aucune famille ne reste sans logement.

Par Mouad Marfouk
Le 17/03/2025 à 11h03

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