Que deviennent les poches de sang une fois collectées? Le chemin d’une poche de sang commence au centre de transfusion sanguine et suit plusieurs étapes avant d’arriver au receveur. Tout commence avec le prélèvement du précieux liquide rouge après la consultation médicale, explique Dr Ikram Chahboun, responsable promotion et prélèvement au niveau du Centre national de transfusion sanguine et d’hématologie.
«Avant le prélèvement du sang, le donneur s’inscrit dans une base de données et passe ensuite une consultation médicale pour s’assurer qu’il est capable de donner son sang et que ce don ne représente aucun risque pour sa santé ou pour celle du receveur. Une fois que le médecin donne son feu vert, on prélève, dans une poche de sang et deux tubes étiquetés, 450 millilitres du sang, qui représente 7% du sang présent dans notre corps», détaille-t-elle pour Le360.
Le don ne dure qu’une dizaine de minutes, avant que le donneur passe dans une salle pour la collation. Là, il prend des sucreries et s’hydrate bien. Ensuite, poursuit notre interlocutrice, les poches de sang, étiquetées et placées dans des bacs, sont acheminées vers le laboratoire afin de les séparer en trois produits sanguins, à savoir les globules rouges, le plasma et les plaquettes, qui iront chacune dans une poche. On obtient ainsi trois produits pouvant sauver trois vies.
Chaque produit sanguin a une durée de vie et ses conditions de stockage propres. En effet, détaille Dr Chahboun, «les globules rouges peuvent être stockés pendant 42 jours dans une température qui oscille entre 4 et 6 degrés en chambre froide. On peut conserver le plasma pendant une année dans une température qui varie entre -30 et -40 degrés. Cependant, la durée de vie des plaquettes, stockées dans une température entre 20 et 24 degrés, ne dépasse pas cinq jours. Elles sont maintenues en agitation.»
Lire aussi : Don de sang: pourquoi les Marocains sont réticents
Au même moment, un tube de sang est envoyé immédiatement au laboratoire de sérologie. «C’est là où cet échantillon subit des tests biologiques pour dépister d’éventuels virus qui pourraient circuler dans le sang du donneur, comme l’hépatite C ou le virus du sida. En cas de problème, la poche est détruite et le donneur est averti», explique notre spécialiste, ajoutant que le deuxième tube prélevé sert à déterminer le groupe sanguin. «Lorsque tout a été vérifié, la poche peut être étiquetée. Une fois les poches prêtes, elles peuvent être distribuées dans les hôpitaux et dans les cliniques en fonction de leur demande.»
Notons que les produits sanguins arrivent aux hôpitaux via des courtiers. C’est à ce moment-là qu’on peut dire que le sang a fait son chemin: d’une poche de sang prélevée, analysée, puis délivrée pour enfin sauver des vies. «Livrer le bon produit sanguin au bon receveur le plus rapidement possible est notre grand challenge», résume Dr Ikram Chahboun.