Un secteur en crise aiguë dans une cité donnée en modèle: Tanger, la ville où on a pensé à tout, sauf au transport urbain

أزمة النقل العمومي تُسقط طنجة في الفوضى

Le secteur du transport public à Tanger traverse une grande crise. (S.Kadry/Le360)

Le 22/12/2024 à 16h37

VidéoLa ville de Tanger traverse une crise de transport public sans précédent. Malgré plusieurs tentatives de réforme, le conseil municipal et les acteurs locaux peinent à trouver des solutions durables. Le secteur est confronté à des défaillances majeures, obligeant les citoyens à recourir au transport illégal, ce qui révèle l’urgence d’une révision complète des services afin de répondre aux besoins croissants de la population.

Le secteur des transports publics à Tanger traverse une crise majeure. Malgré de nombreuses tentatives et des appels à réformer ce secteur, notamment par le renforcement de la flotte avec l’ajout d’au moins 20 nouveaux bus et l’augmentation du nombre de licences pour les taxis et autres moyens de transport, la gestion du secteur, tant par l’entreprise délégataire que par le conseil municipal, s’est révélée défaillante. Cette situation a été officiellement soulignée dans le dernier rapport de la FIFA, qui a attribué une note négative à Tanger, contrairement à d’autres villes marocaines.

La dégradation continue du transport public a déclenché des appels urgents en faveur de la mise en place d’une cellule de crise, chargée d’analyser en profondeur les dysfonctionnements de ce secteur essentiel dans une ville confrontée à des défis croissants et complexes.

Depuis environ deux ans, plusieurs observateurs locaux alertent sur l’insuffisance des infrastructures de transport à Tanger, soulignant que la ville peine à répondre aux besoins croissants de sa population. Cet échec a été officiellement reconnu, mettant en lumière les lacunes d’un secteur vital dont les tentatives de réforme n’ont pas réussi à le remettre sur la bonne voie. Cette situation a eu un impact négatif sur la fluidité des déplacements dans tous les quartiers de la ville, affectant particulièrement les étudiants et les fonctionnaires, souvent contraints de recourir à des moyens de transport illégaux, notamment le transport clandestin, devenu une alternative privilégiée.

Certaines zones de Tanger se sont transformées en points d’arrêt temporaires et illégaux pour les bus de transport clandestin, attirant de nombreux citoyens désireux de se déplacer vers d’autres quartiers ou régions. Par ailleurs, le recours croissant aux applications de transport avec des voitures privées est devenu un refuge pour une grande partie des usagers.

L’été dernier, Tanger a révélé de manière éclatante un grave déficit dans ses services de transport public. Les citoyens, ainsi que les visiteurs et les touristes, se sont retrouvés sans bus ni taxis disponibles, les poussant à se tourner massivement vers les applications de VTC comme solution de secours.

Des dizaines de citoyens se sont retrouvés contraints d’attendre pendant des heures aux arrêts de bus, dont certains sont dans un état mécanique déplorable. Cette situation a perturbé le fonctionnement normal de plusieurs lignes, notamment celles desservant les quartiers de Meghouga, Beni Makkada, Al Awama, Mesnana et Jdaniya.

Le transport clandestin ne se limite pas aux bus réservés aux travailleurs opérant principalement les week-ends. Des voitures privées circulent également dans divers quartiers de Tanger, tels que Mesnana, Beni Makkada et Blaka Al Awama, pour transporter des familles et des citoyens vers le centre-ville ou d’autres zones, y compris l’hôpital universitaire.

Quel est le problème? Et où est la solution?

Tanger souffre de problèmes structurels dans le secteur du transport urbain. L’expansion rapide de la ville a contribué à désorganiser les services de ce secteur vital. De plus, la municipalité de Tanger semble incapable d’améliorer et de moderniser ces services en raison de contraintes financières. La ville a besoin, comme l’a récemment souligné la FIFA, de services de transport public offrant confort et rapidité pour répondre aux attentes de ses habitants.

Ahmad Talhi, ancien responsable municipal, a expliqué dans un entretien avec Le360 que la contribution de l’État dans la période à venir constitue «la recette miracle» pour améliorer la qualité des transports publics à Tanger. Il a souligné que la municipalité ne pourrait réussir sans une volonté forte de l’État d’élever le niveau des services et de résoudre les problèmes du secteur, en particulier en prévision des grands événements internationaux et culturels organisés dans la ville.

Le même intervenant a proposé d’introduire d’autres moyens de transport afin de moderniser le secteur et de mettre en place un plan alternatif à la situation actuelle. Ce plan, selon lui, pourrait offrir un service de qualité aux citoyens. Cette proposition a été largement soutenue par de nombreux citoyens et responsables locaux, qui espèrent voir Tanger se débarrasser, même temporairement, des dysfonctionnements qui paralysent ses services de transport public.

Par Said Kadry
Le 22/12/2024 à 16h37

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Aucune ville au royaume ne montre des embouteillages pareils, que l’incivisme d’une catégorie de conducteurs aggrave davantage, inconscients qu’ils sont sur l’unique principale artère urbaine de la ville, laquelle est dans l’incapacité de permettre une circulation fluide. Repenser le schéma de la circulation urbaine selon une diversification des axes routiers existants devient une des urgences pour Tanger. Si j’ajoute ma voix à cet article, dont je remercie l’auteur, c’est parce que Tanger nous est très chère.

Evoquer le problème du transport public à Tanger sans soulever l’épineux problème de son infrastructure routière, c’est tourner en rond jusqu’à perdre le nord. C’est ce qui est arrivé me semble-t-il aux députés tangérois. Jugeons : Une fois dépassé le péage qui s’ouvre sur l’entrée de la ville, le visiteur est vite surpris, pour vivre un désarroi juste après, par la seule grande voie qu’il doit prendre pour se rendre dans les quartiers du nord. Son désarroi grandit lorsqu’il arrive au premier carrefour. Un infernal désordre où se mêle taxi, bus, voitures privées, motocyclistes et pour le rendre encore insupportable les camions de tout genre. Imaginez des camions toupie qui roulent, la goulotte sans bavette, ouverte, bavant impudiquement sur la voie publique. Aucune ville au royaume ne mon

Tanger edt la ville de tous les dangers.

L'article décrit très bien la situation. La solution: dans l'immédiat légaliser les VTC, augmenter le nombre des grands taxis pour instaurer des liaisons permanentes entre les quartiers. A moyen et long termes: recourir aux financements extérieurs pour equiper la ville d'un métro souterrain là où c'est possible, et ou, d'un tramway aérien sur une base gagnant gagnant.

Installer des trams sur les grands axes de Tanger permettra de désengorger les routes, de réduire la pollution et d'améliorer la qualité de l'air, notamment en été, lorsque l'air devient irrespirable.

Un cabinet d'expertise international devrait être appelé à la rescousse et proposer un plan intégré comprenant tous les volets pour un transport multimodal moderne

legalisez les VTC.

On a pensé à un stade de foot d’une capacité de 75000 dans une ville où il ya presque pas de transports en commun. C est de la rigolade voir même une folie

C’est Infernal la circulation en voiture, les taxis c’est un zoo et les bus laisse à désirer. C’est dommage qu’il n’y a pas un transport en commun digne de la ville . C’est malheureux

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