S’exprimant au nom de la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l’Homme (LMCDH), l’avocat Abdelfettah Zahrach, vice-président de l’Association marocaine des droits des victimes (AMDV), a condamné ce qu’il a appelé des crimes à l’encontre des victimes, des civils désarmés dont le seul tort est qu’elles s’étaient égarées en mer. «Ces crimes horribles sont contraires du point de vue du droit humanitaire international», a estimé Me Abdelfettah Zahrach alors que les participants au sit-in tenu devant le Parlement scandaient des propos hostiles à la junte militaire algérienne. L’avocat a rappelé notamment que «les victimes étaient désarmées».
«Les autorités algériennes auraient dû en principe les arrêter et les présenter à la justice et non pas les tuer froidement», a-t-il déclaré avant d’annoncer que son ONG allait porter plainte auprès de plusieurs instances internationales. «Nous allons aussi porter assistance aux familles en se constituant auprès de la justice», a-t-il affirmé.
Le mardi 29 août 2023, les tirs des garde-côtes algériens ont tué deux personnes perdus en mer, sur leurs jet-skis, et ignorant totalement qu’elles avaient pénétré involontairement l’espace maritime algérien. Les tués par balles par les militaires algériens sont Bilal Kissi, un Franco-Marocain et Abdelali Mchiouer, un ressortissant marocain dont la dépouille est toujours retenue à Tlemcen. Les militaires ont également blessé un autre Franco-Marocain, Ismaïl Snabé, qui est toujours incarcéré dans un commissariat algérien. Le quatrième vacancier, Mohamed Kissi, frère de Bilal décédé durant cette terrible mésaventure, a pu miraculeusement survivre à cette épreuve en nageant le soir dans la Méditerranée, jusqu’à être sauvé par un bateau de la Marine marocaine parti à la recherche des disparus quelques heures plus tôt.