Une vague de froid s’abat sur plusieurs régions du Royaume. Durant les deux dernières semaines, les températures ont chuté radicalement et atteint des niveaux hivernaux. Selon la Direction générale de la météorologie, pour le dimanche 8 janvier 2023, les températures minimales varient entre -3 et 2°C sur l’Atlas, le Rif, les versants Sud-Est et les Hauts plateaux orientaux. Plus particulièrement, le climat est assez froid sur les reliefs, les Hauts plateaux orientaux et le Sud-Est avec gelée locale. Cette période, appelée également la quarantaine d’hiver, et surtout les conséquences qui en découlent, inquiètent les agriculteurs.
La quarantaine d’hiver, qui commence le 25 décembre et prend fin le deuxième jour de février, est chaque année la période la plus froide de l’hiver. Ces quarante nuits se caractérisent par leur extrême froideur le jour et le soir, explique Mohamed Benabou, expert en climat et développement durable, dans une déclaration pour Le360. Il ajoute que pendant cette période, le gel s’étale sur les cultures automnales.
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«Le phénomène de gel est tout à fait normal durant la quarantaine d’hiver. Ce gel a son importance, d'un point de vue climatique, dans l'amélioration de la croissance des cultures d'automne, notamment les cultures maraîchères. Ainsi, ce phénomène météorologique n'affecte pas beaucoup le déroulement de la campagne agricole, car le soleil permet aux plantes de stocker de l'énergie pour continuer à croître», explique Mohamed Benabou. Il ajoute que ce phénomène météorologique s’étale généralement de Larache jusqu’aux plaines du Gharb et de Doukkala.
Rida Aghori, ingénieur agronome que Le360 a interrogé, souligne de son côté que le gel ne constitue pas un problème pour les arbres puisqu’ils entrent en repos en hiver. «Les arbres ont des mécanismes de défense contre les effets du gel en hiver et la plupart des arbres supportent jusqu'à -20°C», ajoute-t-il.
«Pour les cultures semées en automne comme le blé d’hiver ou le colza, les températures négatives peuvent provoquer des pertes de rendement. Mais ce n’est qu’à partir de -5°C qu’on peut observer des pertes de feuilles et de hampes dommageables pour la culture. Selon son intensité, cela peut engendrer des dégâts allant d’un départ tardif de la végétation jusqu’à la destruction partielle d’une culture», explique cet ingénieur agronome, ajoutant que son impact reste heureusement limité.