Au quartier Al Wafaa, les membres de clubs sportifs éprouvent le plus grand mal à pratiquer le sport sur lequel ils ont jeté leur dévolu, faute de terrains de proximité. «Nous sommes un quartier qui compte trois clubs de sport, mais nous n’avons aucun terrain de proximité, contrairement à d’autres quartiers de la ville qui en ont plusieurs», déplore Moustapha Andham, acteur associatif, pour Le360. «Pour s’entraîner, les équipes du Hay sont obligées de faire de longs déplacements afin de trouver des terrains disponibles», regrette-t-il.
Pour lui, la mauvaise gestion de la mairie d’Agadir est directement responsable de cette situation. «Le conseil municipal de la ville n’a aucune vision, aucune stratégie et aucune programmation en matière d’équipements sportifs, et les déséquilibres entre quartiers sont flagrants», dénonce-t-il.
«Il n’y aucune concertation entre la mairie et les représentants des quartiers. Lorsque la mairie a annoncé un programme pour la construction de 20 terrains de proximité, nous n’avons pas été consultés pour s’enquérir de nos besoins», explique-t-il encore. Et cet interlocuteur de s’interroger: «ces gens [de la mairie, Ndlr] ont-ils des arrières-pensées électorales? Privilégient-ils les visées électoralistes au détriment du développement?».
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Même son de cloche du côté de Ahmed El Loumi, acteur associatif dans le quartier Sufouh Al Jibal. «Les terrains de proximité sont très rares. Des espaces dédiés à la pratique sportive ont bien été réalisés, mais sont restés fermés à ce jour. Certains grands quartiers comme celui de Hay Mohammadi, ne disposent que d’un seul terrain de sports qui, du reste, est dans un état lamentable», affirme-t-il. «Quant au quartier Sufouh Al Jibal, il ne dispose d’aucun espace sportif, bien qu’il compte six arrondissements», s’offusque-t-il.
Pour ce militant, cette situation traduit le manque flagrant d’intérêt de la mairie d’Agadir pour les activités sportives, alors qu’il est démontré que les terrains de proximité jouent un rôle social essentiel, notamment en matière d’éducation des plus jeunes. «Nous avons interpelé à plusieurs reprises le conseil de la ville, en vain».
«Nous sommes interloqués par l’attitude de la mairie qui exclut et marginalise notre quartier, et ce, dans tous les domaines», dénonce pour sa part Mbarek El Ghjibli, membre de l’association «Manar Al Qods», à Agadir. «Sommes-nous différents des autres habitants de la ville? Ne sommes-nous pas des contribuables comme les autres? Pourquoi des quartiers disposent de quatre voire cinq terrains de proximité, et le nôtre, aucun?», s’interroge-t-il.
«Le plus étonnant est que le foncier est disponible en abondance. Nous avons multiplié les sit-in et les protestations, y compris devant le siège du conseil de la ville. Mais ces gens n’ont aucune intention de nous écouter», conclut-il, visiblement déçu.