Vidéo. Casablanca: drames des habitats menaçant ruine, plus jamais ça!

Le360

Le 15/08/2020 à 17h51

VidéoL’effondrement, mercredi 5 août, d’un immeuble du quartier populaire de Sbata à Casablanca, faisant un mort et de lourds dégâts matériels, a remis en question l’existence de cette épée de Damoclès suspendue au-dessus des têtes des habitants. Les autorités ont décidé d’agir avec fermeté. Reportage.

Le récent drame de Sbata n’a pas laissé indifférent. Ce énième effondrement d’une bâtisse vétuste et habitée, malgré les avis des autorités, a poussé ces dernières à agir avec fermeté pour éviter d’autres catastrophes. Ainsi, les représentants des autorités locales ont-ils pris la décision de tout simplement démolir les habitats menaçant ruine et qui ont fait l’objet d’un avis d’évacuation.

Une décision qui a été bien accueillie par les habitants et la société civile. «Nous remercions le gouverneur et les autorités locales pour cette décision d’anticipation à même d’éviter d’autres pertes humaines. En tant que société civile, nous sommes associés à toute prise de décision et nous constatons que les autorités sont tout ouïe aux doléances des habitants. Une fois qu'une maison est signalée comme vétuste et représentant un danger pour ses habitants, ces derniers sont priés d’évacuer les lieux après un accord leur permettant d’être relogés», nous explique Khalid Laâroussi, un acteur associatif. 

Sur les lieux, Le360 a pu filmer de l’intérieur une de ces maisons menaçant ruine et qui, malheureusement, continue d’être habitée. «C’est que nous n’avons nulle part où aller», nous déclare un citoyen. «On nous a demandé de quitter les lieux dans un délai de trois mois, mais nous ne sommes pas encore fixés sur le nouveau logement qu’on nous a promis».

Des citoyens qui disent souffrir le martyre, en été comme en hiver, à cause de la vétusté de leurs maisons, se plaignent que les conditions de relogement soient au-dessus de leurs moyens. «Ils nous demandent d’évacuer les lieux, nous en sommes conscients. Mais ils nous disent aussi de verser une somme de 100.000 dirhams comme avance pour pouvoir bénéficier d’un nouveau logement. Or, nous ne disposons pas de cette somme», déclare un homme. 

Cependant, les autorités sont bien décidées à démolir ces maisons qui représentent un danger aussi bien pour ceux qui les habitent que pour les passants. Quant au relogement et aux conditions posées pour bénéficier d’un nouvel habitat, un dialogue reste ouvert pour trouver des arrangements et faciliter les choses aux citoyens, nous affirme-t-on.

Et pour ce citoyen casablancais d’un âge respectable, interrogé par Le360, la santé prime sur toute autre considération. «Quand la décision d’évacuer est prise, il faut la respecter et obéir aux consignes des autorités. Il y va avant tout de nos propres vies», plaide-t-il.

Par Fatima Zahra El Aouni et Said Bouchrit
Le 15/08/2020 à 17h51