Il s'agit d'une "grave situation qui a pulvérisé le record atteint en 2020 lors la période de l'Aïd al-Adha", a affirmé le professeur Abdelmalak Hroura, directeur de cet hôpital, dans une déclaration pour Le360.
"Au début de juillet, les services des soins intensifs et de réanimation ne comptaient que 20 malades. Aujourd'hui, et à la date du 30 juillet, les deux départements accueillent 80 malades", a-t-il indiqué, ajoutant qu'à elle seule, "la réanimation accueille 23 cas gravement atteints". Les patients sont de "différents âges y compris des jeunes". Hroura tient à préciser que "la plupart des malades grièvement atteints ne sont pas vaccinés".
"A quelques jours de l'Aïd al-Adha, nous avions constaté que le nombre de patients admis à l'hôpital pour Covid-19 n'avait pas cessé d'augmenter, atteignant une courbe ascendante une semaine après la fête", a déploré le professeur Hroura.
"Nous subissons une pression forte au point que nous prévoyons, si la tendance persiste, d’ouvrir deux autres services pour soins intensifs", a-t-il averti, ajoutant que tout le personnel de l'hôpital, médecins et corps soignant et administratif, est mobilisé "jour et nuit" pour faire face à cette situation.
"Au début du mois de juillet, la réanimation ne comptait que 5 patients, aujourd'hui elle est occupée par 23 malades, tous placés sous respiration artificielle ou intubés", a-t-il indiqué.
"Nous avons constaté, a poursuivi le professeur, un relâchement du public face au variant Delta, celui-ci se propageant vite et affectant dangereusement les personnes". Il a rappelé l'importance majeure de la vaccination, appelant les citoyens à se faire vacciner et à préserver les acquis obtenus jusqu'ici en matière de lutte contre la pandémie. Selon lui, la plupart des 80 malades actuellement hospitalisés à Ibn Sina et atteints de Covid-19 sont des personnes non encore vaccinées".
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Au service de réanimation, Le360 a par ailleurs été le témoin du décès soudain d'un homme qui était gravement malade du Covid-19. Alors que nous nous apprêtions à interroger le directeur adjoint, Brahim El Harri, le corps soignant venait de l'informer de ce décès avant que la dépouille ne soit évacuée du service de réanimation.
Brahim El Harri est considéré comme la cheville ouvrière de tous les services de l'hôpital. "Je crains une recrudescence des hospitalisations dues au variant Delta. La réanimation risque d'être débordée", a-t-il mis en garde soulignant que "l'hôpital risque de négliger les autres pathologies".
"Nous ne voulons pas perdre ce que nous avons construit grâce à notre stratégie de lutte initiée par le roi Mohammed VI", a conclu Brahim El Harri avant de rappeler que le taux de vaccination au Maroc a atteint jusqu'à présent plus de 40%, alors que le taux pour l'Afrique entière n'a pas dépassé 2%. Il faut noter que les services anti-Covid-19 de l'hôpital Ibn Sina compte des équipements médicaux ultra-modernes, outre la compétence de son personnel.
L'hôpital se distingue aussi par l'excellence de son approvisionnement en oxygène liquide, un produit vital pour soigner les malades atteints de Covid-19. Outre de nombreuses et grandes bonbonnes d'oxygène placés dans les divers services, le CHU Ibn Sina compte trois grandes citernes servant à alimenter les diverses structures sanitaires.