Sanaa Harrif voit son rêve se réaliser. Cette chirurgienne dentiste de Casablanca, membre du Lions Club, assiste enfin à l'inauguration du centre d’écoute psychologique dans deux écoles primaires de l’enseignement public, situées dans le quartier Hay Hassani de la métropole. Un projet qui lui tenait à coeur et qu'elle voit aujourd'hui se concrétiser avec une intense émotion.
Le Lions club Casablanca Unité a procédé, par sa présidente de la commission Enfants en difficultés scolaire et sa présidente, à la signature d'un partenariat avec le directeur provincial de l'Education nationale de Hay Hassani, Mr Lamrani, qui a permis, dans le cadre de l'éducation inclusive, la création d'un centre de soutien psychologique en faveur des enfants souffrant de handicap mental ou physique. Grâce à la subvention de l'INDH de Hay Hassani, deux psychologues à plein temps sont dédiés aux écoles Taâoune et Driss Lahrizi, à Hay Hassani. Cette semaine, souligne d'ailleurs Sanaa Harrif, "est la semaine de l'éducation spéciale, de l'autisme, du TDHA, de la dyslexie, et le mois de la sensibilisation à toutes ces difficultés. C'est à tous les enfants qui luttent chaque jour pour réussir et à leurs parents, qui font tout pour les aider, que nous pensons et auxquels nous rendons hommage au courage, en cette journée en leur honneur".
Ce centre d’écoute, inauguré ce mercredi 2 décembre, s’adresse aux 90 enfants à besoins spécifiques qui étudient dans ces deux écoles mitoyennes. «Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une éducation inclusive et cible les enfants qui ont des troubles d’apprentissage, notamment des enfants autistes et des enfants dyslexiques», confie l’initiatrice de ce centre d’écoute où vont siéger 23 auxiliaires de vie et dont la principale mission sera d’accompagner ces enfants.
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Un accompagnement très coûteux dans le privé, puisque les parents de ces enfants en difficulté scolaire doivent s'acquitter d'une somme allant jusqu’à 8.400 dirhams par mois. Le centre d’écoute vient ainsi décharger les parents des enfants de ce quartier de Hay Hassani du poids financier de cet accompagnement psychologique.
«Nous apportons presque 500.000 dirhams de service par mois gratuitement à 90 enfants de ces deux établissements scolaires», souligne Sanaa Harrif.
Les auxiliaires de vie sociale (AVS) sont en fait des assistants sociaux. Le Maroc a commencé tout récemment à utiliser ce concept canadien et à l’adapter. Pour ce projet de centre d’écoute psychologique, la formation de ces AVS est assurée par l’agence nationale de promotion de l’emploi. «Notre contribution est d’apporter un appui en termes de formation pour les AVS. Certes, c’est une nomenclature qui était auparavant réservée aux pays occidentaux, mais vu la situation sociale au Maroc, il était intéressant de mettre en place et d’adapter ce concept au contexte marocain», affirme Zayd Ahemmam, directeur régional de l’Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) Casablanca-Settat.
Ce centre d’écoute psychologique viendra donc apporter un appui aux enseignants de ces deux écoles qui accompagnent déjà depuis quelques années les enfants à besoins spécifiques. «Les enfants à besoins spécifiques étaient exclus de l’école publique. Aujourd’hui, c’est différent; on parle d’éducation inclusive, ce qui signifie que l’enfant en situation de handicap étudie avec des camarades n’ayant pas de troubles d’apprentissage», explique Lahssen Afessas, directeur de l’Ecole Attaâoun. Le responsable affirme que chaque classe accueille au maximum trois enfants à besoins spécifiques.