Vidéo. Fès. La «tramdina»: retour sur un phénomène récurrent

Le360

Le 11/05/2020 à 09h38

VidéoIl va de soi que la violence et les conflits prennent de l’ampleur durant le ramadan. Ces comportements agressifs, dits «tramdina», ont-ils pour seule cause le jeûne, c’est-à-dire l’abstinence diurne, l’arrêt du tabac ou de la drogue? Les avis d’un sociologue et des citoyens.

Le sujet revient chaque mois de ramadan comme un leitmotiv. La «tramdina» est souvent source de beaucoup de heurts, voire de malheurs. Ces conflits résultant de l’incapacité à supporter l’abstinence diurne ou l’arrêt du tabac et de drogues conduisent parfois à l’irréparable.

Pour des citoyens interrogés par Le360, l’arrêt de la consommation de l’alcool, de la cigarette et de la drogue en sont la cause essentielle. «Mais, estime un jeune, certaines personnes qui ne sont pas addictes commettent des actes de violence. Ils en ont pris l’habitude. C’est une question d’éducation.»

Professeur de sociologie à la Faculté des lettres et des sciences humaines Dhar El Mahraz à Fès, Abdelkrim El Kanbaï El Idrissi, définit la «tramdina» comme étant les conflits, l’anxiété, la colère, les départages dont font montre des personnes durant le jeûne. 

«La «tramdina» a souvent conduit à des actes de violence dont les conséquences ont été graves. On a été témoin durant les dernières années, et même début de ce mois d'avril, de nombreuses rixes à Fès et Meknès entre des personnes qui ont eu recours à des armes blanches voire aux sabres pour régler leurs comptes», indique ce professeur qui estime que l’instauration de l'état d’urgence sanitaire a aidé à réduire le nombre d’actes de violence dans les villes du royaume.

D'un point de vue sociologique, Abdelkrim El Kanbaï El Idrissi estime que les causes de ce phénomène sont à la fois psychologiques, sociales et économiques.

«On peut dire que la «tramdina» est un phénomène général. Elle concerne des personnes qui adoptent des comportements anormaux durant les autres mois de l’année et pas seulement durant le ramadan», explique-t-il.

Par Ahmed Echakoury
Le 11/05/2020 à 09h38