En fait, et contrairement à ce qu’on serait tenté de comprendre du communiqué du ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime de la semaine écoulée, ce n’est pas la commercialisation des huîtres à Oualidia qui est interdite, mais celles des huîtres élevées dans la lagune. Comme nous l’ont expliqué des producteurs locaux, cette interdiction relève d’un événement naturel qui touche cette espèce régulièrement.
Lorsque les marées connaissent un grand chamboulement, selon les conditions saisonnières, certaines algues rouges émettent des toxines dans l’eau de la lagune. Si elles ne sont pas nocives pour les huîtres, elles peuvent l’être pour les consommateurs. C’est pourquoi les services de l’institut de recherche et d’analyse relevant de la direction de la pêche maritime effectuent régulièrement des contrôles.
Dès que les toxines sont détectées, la commercialisation des huîtres élevées dans un bassin contaminé est interdite. Les producteurs locaux ont alors recours à des huîtres importées d’autres régions du royaume où la toxine n’est pas détectée. C’est ce qui explique qu’aujourd’hui encore, il est tout a fait possible de manger des huîtres à Oualidia, sans risques.
Cependant, il y a lieu de souligner que c'est l'une des rares fois que l'interdiction touche des huîtres élevées dans trois environnements distincts. En effet, quelques heures après le tournage de notre reportage, un nouveau communiqué est venu annoncer la présence de la toxine dans certains parcs d'élévage à Dakhla et Agadir. Néanmoins, tous les parcs ne sont pas concernés et le marché continuera à être approvisionné en huîtres.
Par ailleurs, il y a lieu de souligner que cette interdiction n’est que temporaire. Elle dure quelques jours, le temps que les courants d’eau nettoient la lagune de la toxine. Entre temps, l’élevage des huîtres se poursuit normalement jusqu’à ce que les autorités autorisent à nouveau leur commercialisation.