«Le groupe Bab Darna a escroqué plus de 1.400 victimes à travers 16 projets fictifs. Nous avons acheté des biens immobiliers dans le cadre d’un salon à Casablanca, autorisé par les autorités. Nous avons confiance dans la justice», a affirmé, interrogé par Le360, l’une des victimes ayant pris part au sit-in organisé ce jeudi 12 novembre devant la Cour d’appel à Casablanca.
«J’ai investi toutes mes économies dans ce projet. J’ai versé une avance de 1.200.000 dirhams», explique une autre victime, une Marocaine résidente à l’étranger qui, après avoir pris sa retraite, allait s’installer au Maroc. «Je réclame la restitution de cette somme», insiste-t-elle.
Le PDG de Bab Darna, Mohamed El Ouardi, a comparu aujourd'hui pour la première fois devant le juge d’instruction près la Cour d’appel. Six autres membres de l'équipe dirigeante de ce groupe immobilier, ainsi que le notaire, sont poursuivis dans le cadre de cette affaire.
Sans surprise, le juge d’instruction a décidé d’écrouer celui que l’on décrit comme étant le cerveau de la plus grande arnaque immobilière de l’histoire du Maroc. Mohamed El Ouardi fait face à de lourds chefs d’accusation: "falsification de documents officiels" et "complicité", "escroquerie" et "émission de chèques sans provision".
Début février dernier, à l’issue d’une longue série d’auditions, la juge d’instruction près le tribunal correctionnel de Aïn Sebaâ a fait état de "son incompétence" dans le traitement de ce lourd dossier, donnant ainsi au procès une nouvelle tournure.
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L’affaire a ensuite été transférée à la chambre correctionnelle de la Cour d'appel, après que les faits ont été requalifiés de crimes.
L’avocat de la défense de Mohamed El Ouardi a contesté cette décision, en saisissant la Cour de cassation, qui a finalement confirmé le caractère criminel des faits reprochés aux dirigeants de Bab Darna.
Un nouveau juge d'instruction s’est ensuite saisi de l'affaire, cette fois-ci à la Cour d’appel de Casablanca.